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Présidentielle au Salvador: Nayib Bukele annonce sa victoire

La victoire de l'ancien maire de San Salvador, dès le premier tour, a été reconnue par ses deux principaux adversaires. Avec 53% des voix, il devrait devenir le sixième président salvadorien depuis la fin de la guerre civile

Le candidat Nayib Bukele (GANA) a donné une conférence de presse à San Salvador, dimanche soir. — © AFP
Le candidat Nayib Bukele (GANA) a donné une conférence de presse à San Salvador, dimanche soir. — © AFP

L'ancien maire de San Salvador Nayib Bukele (GANA, Grande alliance pour l'unité nationale), 37 ans, a annoncé dimanche «de manière tout à fait certaine» avoir «remporté la présidence de la république du Salvador».

La victoire de Nayib Bukele, dès le premier tour, a été reconnue dans la foulée par ses deux principaux adversaires: Carlos Calleja, du parti de droite Alliance républicaine nationale (Arena), et Hugo Martinez, du parti Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN ex-guérilla).

Le président du Tribunal suprême électoral (TSE) Julio Olivo a indiqué quelques minutes plus tard que les résultats, certes encore partiels, dégageaient une tendance «irréversible» en faveur de l'ancien maire de San Salvador. Avec en main les résultats de plus de 87% des bureaux de vote, le TSE attribue 53,78% des voix à Nayib Bukele.

Le sixième président salvadorien depuis la fin, en 1992, de la guerre civile qui avait ensanglanté le pays pendant une douzaine d'années, s'est donné pour mission de rompre avec la double malédiction de la violence des gangs criminels et de la misère. Le mandat présidentiel de cinq ans est non renouvelable, et la majorité parlementaire est détenue par le parti de droite Arena, au moins jusqu'aux prochaines élections législatives en 2021.

Eradiquer la violence des bandes criminelles

Dans deux quartiers populaires de la capitale, Mejicanos et Ayutuxtepeque, où les graffitis sur les murs témoignent de la présence des gangs criminels, de jeunes électeurs ont exprimé leur désir de pouvoir enfin vivre en sécurité.

«Honnêtement, ça fait peur d'aller dans la rue tout seul. On ne sait jamais ce qui peut vous arriver. C'est pourquoi je pense que, quel que soit le vainqueur de l'élection, il devra s'occuper de nous, les jeunes, pour que nous ayons plus de sécurité face à toute cette violence», a expliqué à l'AFP Gabriela Solórzano, 19 ans.

Elu maire de San Salvador (2015-2018) sous la bannière du FMLN avant d'en être exclu en 2017, Nayib Bukele cultive sa proximité avec la frange la plus jeune de l'électorat. Son premier défi à relever est celui de la violence des bandes criminelles, responsables de la quasi-totalité des 3340 meurtres qui ont ensanglanté l'année dernière le Salvador. Avec un taux de 51 homicides pour 100 000 habitants, c'est l'un des pays les plus violents du monde en dehors des zones de guerre.

Une population sous le seuil de pauvreté

Quelque 54 000 membres des deux «maras» (gangs) toujours en activité (17 000 sont derrière les barreaux) font régner la terreur au Salvador en se livrant au racket, au trafic de drogue et aux assassinats. Les différents gouvernements de gauche et de droite ont joué tour à tour de la répression et de la négociation avec les bandes criminelles, sans pouvoir en finir avec elles.

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Cette violence endémique et la misère poussent chaque année des milliers de Salvadoriens à fuir leur pays. Ils ont été ainsi plus de 3000 à prendre la route en «caravane» vers le rêve américain en octobre et novembre 2018, au grand dam du président Donald Trump.

L'économie désormais dollarisée marque le pas et 30,3% des 6,6 millions de Salvadoriens vivent en dessous du seuil de pauvreté.