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Vincent Van Gogh en 2 minutes

En bref

Artiste maudit et incompris, esprit sensible et torturé, Vincent Van Gogh (1853–1890) est devenu une légende. Réputé inclassable, il appartient pourtant à la mouvance postimpressionniste, tout comme son ami Paul Gauguin. Avec sa palette vive et sa touche exaltée, il apparaît aussi comme un précurseur du fauvisme et de l’expressionnisme tout en se rapprochant du symbolisme par sa conception mystique de l’art. Peintre infatigable mort à 37 ans, il a produit plus de 800 toiles. Associant réflexions sur la forme et sur la couleur, la démarche de Vincent Van Gogh incarne parfaitement le génie de l’art moderne.

Vincent Van Gogh, Autoportrait
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Vincent Van Gogh, Autoportrait, 1889

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Huile sur toile • 65 × 54,5 cm • Coll. Musée d’Orsay, Paris • © Bridgeman Images

Il a dit

« Encore une fois je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes. »

Sa vie

Vincent Van Gogh est né aux Pays-Bas, non loin de Bréda. Il vient d’une famille bourgeoise et nombreuse, marquée par la religion protestante (son père est pasteur). Vincent porte le prénom d’un jeune frère décédé. Funeste présage ? C’est un enfant sensible et de santé fragile. Il entre en pension et débute son apprentissage du dessin.

Son oncle a fondé à Paris une galerie d’art, la maison Goupil & Cie, dont plusieurs succursales sont installées en Europe. En 1869, Vincent Van Gogh y fait ses débuts (à La Haye, Bruxelles et Londres), en tant que commercial. Mais cette profession ne lui plaît guère et il est licencié en 1876. Son jeune frère Théo entre également dans l’entreprise et s’installe à Paris en 1880.

Vincent Van Gogh est d’un tempérament mystique. Son intérêt pour la religion se développe assez tôt, il hésite même à poursuivre dans cette voie en suivant des cours à l’école protestante de Laeken. Finalement, sa passion pour l’art l’emporte, encouragé par l’exemple de Jean-François Millet dont il admire les œuvres. Il cultive également le goût pour la peinture hollandaise à la palette sombre et aux sujets rustiques, qu’il découvre notamment en s’inscrivant à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers.

En 1886, l’artiste rejoint son frère Théo à Paris. Ce dernier l’introduit dans le monde de la bohème artistique montmartroise. Vincent Van Gogh y noue des amitiés, notamment avec Henri de Toulouse-Lautrec. Comme les impressionnistes et postimpressionnistes de son temps, il s’intéresse aux sujets de la vie quotidienne et puise son inspiration dans les estampes japonaises. Cependant, malgré le soutien de son frère, ses œuvres ne trouvent pas d’amateurs.

En 1888, Vincent quitte Paris pour s’installer à Arles. La lumière du Midi exerce une profonde influence sur sa palette. C’est à cette époque qu’il peint les Tournesols. Mais l’artiste se sent seul et souffre de dépression. Suivant son rêve de fonder une communauté d’artistes, il convainc Paul Gauguin de venir le rejoindre. La cohabitation s’avère difficile. À l’issue d’une violente dispute, Vincent Van Gogh – selon la thèse officielle – se saisit d’un couteau et se tranche l’oreille. À sa propre demande, il est interné dans un asile à Saint-Rémy-de-Provence. Les œuvres qu’il peint, telles que La Nuit étoilée, traduisent son agitation intérieure.

Van Gogh quitte Arles et se réfugie à Auvers-sur-Oise où vit le docteur Paul Gachet, un ami de Paul Cézanne. Une relation de confiance s’établit entre eux, bénéfique au peintre qui réalise à Auvers plusieurs œuvres majeures. Cependant, la dépression le mine et, le 27 juillet 1890, Van Gogh se suicide – là encore selon la thèse la plus répandue – dans les champs. Son frère Théo ne lui survit que six mois, atteint d’une syphilis. Ils reposent côte à côte dans le cimetière d’Auvers-sur-Oise.

Ses œuvres clés

Vincent van Gogh, Les Vieux souliers
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Vincent van Gogh, Les Vieux souliers, 1886

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Huile sur toile • Coll. Van Gogh Museum, Amsterdam • © Prisma Archivo / Leemage

Les Souliers, 1886

En 1886, Vincent Van Gogh peint deux vieux souliers, abandonnés, dépareillés, vides. Affectionnant les natures mortes, il renoue ici avec le réalisme hollandais. D’aucuns ont remarqué qu’il s’agit de deux pieds gauches, comme si Vincent Van Gogh voulait exprimer le couple bancal qu’il forme malgré lui avec son frère Théo, qui essaya toujours de lui venir en aide. Il pourrait aussi s’agir d’une forme d’autoportrait symbolique traduisant le dénuement de l’artiste de la bohème.

Vincent Van Gogh, Les Tournesols
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Vincent Van Gogh, Les Tournesols, 1888

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Huile sur toile • Coll. et © Dagli Orti / Pinakothek Munich / Superstock

Les Tournesols, 1888

Cette toile appartient à la série des natures mortes peintes par Van Gogh à Arles. Dans un robuste vase en terre émaillée, les fleurs incarnent le grand cycle de la vie, de la floraison au flétrissement. Il s’agit, en quelque sorte, d’une vanité moderne, qui rappelle la brièveté de l’existence. L’œuvre se caractérise par l’usage de la couleur jaune, irradiante.

Vincent Van Gogh, La Nuit étoilée
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Vincent Van Gogh, La Nuit étoilée, 1889

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Huile sur toile • 73 × 92 cm • Coll. Museum of Modern Art, New-York • © Luisa Ricciarini / Leemage

La Nuit étoilée, 1889

« Souvent, il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour », écrivit le peintre. Ce paysage nocturne fut réalisé depuis la chambre que Vincent Van Gogh occupait à l’asile de Saint-Rémy-de-Provence. Il se singularise par le traitement du ciel, qui occupe la majeure partie de la toile. Le mouvement tourbillonnant de l’air forme des vagues, et les étoiles étincellent comme autant de soleils. La touche est fragmentée, les couleurs sont pures. L’agitation du ciel contraste avec la tranquillité du village endormi. Vincent Van Gogh exprime ici sa vision mystique du monde, à la recherche d’une vérité invisible.

Vincent Van Gogh, Portrait du docteur Gachet
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Vincent Van Gogh, Portrait du docteur Gachet, 1890

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Huile sur toile • 68 × 57 cm • Coll. musée d’Orsay, Paris • © Bridgeman Images

Portrait du docteur Gachet, 1890

Ce portrait représente le médecin, grand amateur d’art, qui accueillit Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise sur les conseils de son frère Théo. Paul Gachet lui offrit des conditions propices à son activité artistique et tenta de l’aider à sortir de la dépression. L’attitude du médecin est ici plutôt mélancolique, un sentiment renforcé par une palette de tons froids. Paul Gachet est accoudé à la table, la main posées sur un bouquet de digitales, à partir desquelles est produite la digitaline, traitement utilisé pour diverses affections.

Par • le 4 février 2019
Retrouvez dans l’Encyclo : Impressionnisme Vincent Van Gogh

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