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Négociations avec les talibans: les Afghanes appellent au respect de leur liberté

Alors que des pourparlers se tiennent à Moscou entre membre de l’opposition et talibans, le réseau «Afghan women network», composé de 3500 femmes a évoqué son refus de voir les libertés acquises heurtées au détriment de la paix

In this photo taken on January 29, 2019, Afghan reporters take part in an editorial meeting at the Zan TV (Women's TV) station in Kabul. - Afghan women are watching with trepidation as the US draws closer to a deal with the Taliban, with many… — © WAKIL KOHSAR/ AFP
In this photo taken on January 29, 2019, Afghan reporters take part in an editorial meeting at the Zan TV (Women's TV) station in Kabul. - Afghan women are watching with trepidation as the US draws closer to a deal with the Taliban, with many… — © WAKIL KOHSAR/ AFP

Un réseau de femmes afghanes a exhorté mardi les hauts responsables politiques de leur pays à veiller à ce que leurs libertés durement acquises ne soient pas bafouées au cours des pourparlers de paix avec les talibans. Dans un communiqué diffusé avant une réunion mardi et mercredi à Moscou entre talibans et membres de l'opposition au président Ashraf Ghani, l'Afghan women network, qui compte 3 500 inscrites et 125 organisations membres, a affirmé qu'il n'accepterait pas une paix au détriment de la liberté des femmes et a exhorté les délégués à défendre les droits de la moitié des 35 millions d'habitants de l'Afghanistan.

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«Ces 17 dernières années, les femmes afghanes ont, durement, obtenu des progrès. On ne veut pas les perdre. S'ils (les talibans) reviennent et imposent des restrictions aux (droits des) femmes, nous ne l'accepterons pas», a déclaré à l'AFP Mashal Roshan, une coordinatrice de l'Afghan women network. «C'est notre droit d'aller à l'école et de travailler et tout le monde devrait respecter ça», a-t-elle ajouté.

Sous le régime des talibans en Afghanistan (1996-2001), l'école était interdite aux filles, les femmes ne pouvaient pas avoir un emploi et leur liberté de mouvement était excessivement limitée.

«L'établissement d'un système de gouvernance islamique intra-afghan»

Selon les talibans, sont à l'ordre du jour de la réunion dans la capitale russe «la fin de l'occupation, une paix durable et l'établissement d'un système de gouvernance islamique intra-afghan». Aucun représentant du gouvernement afghan - que les talibans considèrent comme une marionnette des Américains - n'a été invité à Moscou ni aux récents pourparlers américano-talibans fin janvier à Doha, fâchant les autorités de Kaboul.

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Les femmes afghanes, également largement exclues des négociations, craignent de voir leurs droits érodés si les négociateurs cherchent à conclure une trêve hâtive avec les talibans.«Il n'est pas nécessaire de réinterpréter la vie des femmes afghanes. En vertu de leur interprétation brutale de la charia, les talibans ont confiné les femmes chez elles, ne les autorisant à sortir que sous escorte masculine et cachées sous une burqa», poursuit le communiqué.

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Les talibans, par l'intermédiaire de leur porte-parole Zabihullah Mujahid, ont récemment assuré à l'AFP qu'ils «ne s'opposaient pas» à l'éducation des filles et au travail des femmes. «Nous essaierons de fournir un environnement sûr pour l'éducation et le travail des femmes. [...] Tout ce qui est permis dans la charia sera permis», avait alors ajouté Zabihullah Mujahid, soulignant que la mixité «n'est pas autorisée dans la charia».