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Les abeilles, piliers de la pollinisation et donc de la présence des fleurs, puis des fruits et légumes, disparaissent massivement dans de nombreuses régions du monde, laissant perplexes les scientifiques qui ne manquent toutefois pas d'arguments puisés notamment dans la pression insoutenable des activités humaines sur l'environnement.

Historique de l'effondrement des colonies d'abeilles

Les abeilles sont présentes sur Terre depuis environ 30 millions d'années tandis que les humains en récoltent le miel depuis la fin de la préhistoire. Dès l'Antiquité, elles sont domestiquées afin de récupérer le miel mais aussi la gelée royale et la fameuse propolis aux vertus antibactériennes reconnues.

Mais cette harmonie a été rompue dans le milieu des années 1980, lorsque l'apiculture a été confrontée à un affaiblissement et une surmortalité marquée des colonies d'abeilles d'origine multifactorielle.
C'est en France, en 1994 que les apiculteurs se sont alarmés : durant l'été, de nombreuses abeilles ne revenaient plus dans les ruches, laissant derrière elles la reine et quelques jeunes... Les abeilles étaient retrouvées mortes sur le sol, en petits groupes ou volaient désorientées devant la ruche avec des comportements alimentaires anormaux.

Depuis, l'état de la filière apicole française est désastreux : en 2012, par rapport à 2004, le nombre d'apiculteurs a baissé de 40 %, le nombre de ruches de 20 % et la production de 28 %, selon l'Audit économique de la filière apicole française, commandité en 2011 par FranceAgriMer. Ainsi, depuis une vingtaine d'années, rien qu'en France, les taux de mortalités observés sur les colonies se sont fortement accrus avec des pertes hivernales moyennes supérieures à 20 % et des pertes annuelles qui dépassent régulièrement les 30 %.
En 2022, les apiculteurs ont annoncé des mortalités records avec des pertes d'individus estimées entre 40 à 45 %. Outre les différentes causes habituelles, la chaleur et la sécheresse ont accentué l'effondrement des colonies d'abeilles, l'année 2022 étant la plus chaude jamais enregistrée en France. Les températures extrêmes, la sécheresse, l’hiver trop doux ou encore les épisodes pluvieux nombreux ont fortement perturbé les colonies d’abeilles.

Ce phénomène a également été observé aux Etats-Unis à l'automne 2006, lorsque les abeilles ont commencé à disparaître de manière inquiétante avec plus de la moitié des états touchés et des pertes de population comprises entre 30 % et 90 %. Le "syndrome d'effondrement des colonies" ("colony collapse disorder" ou CCD) était né. Depuis la situation ne s'est pas améliorée : entre avril 2019 et avril 2020, une étude a signalé une perte de colonies de 43 % chez les abeilles mellifères aux États-Unis.

Malheureusement, loin de rester localisées, ces mortalités massives ne cessent de s'intensifier dans de nombreux pays : Grande-Bretagne, Belgique, Italie, Allemagne, Suisse, Espagne, Grèce, Pologne, Pays-Bas, Canada... Là aussi, certaines colonies d'abeilles perdent jusqu'à 90 % de leurs populations...
Par exemple, en Italie, de nombreuses ruches sont restées désespérément vides selon Rancesco Panella, président du Syndicat des apiculteurs professionnels italiens, du jamais vu... En Grande-Bretagne, le plus important apiculteur a perdu plus de la moitié de ses ruches, sans qu'une confirmation du phénomène n'ait été donnée pour l'ensemble du pays.
Au final, dans de nombreuses régions du monde, les populations d'abeilles sont en fort déclin, avec des variabilités suivant les années.

Des conséquences lourdes pour la reproduction des plantes à fleurs

Les conséquences sont problématiques pour la pollinisation qui permet, depuis des millions d'années, d'assurer la reproduction de 70 à 80 % des plantes à fleurs dans le monde. Par ailleurs, plus de 70 % des cultures, dont presque tous les fruitiers, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao, soit 35 % du poids de ce que nous mangeons, dépendent fortement ou totalement d'une pollinisation animale.

La pollinisation désigne l'ensemble des mécanismes par lesquels le pollen provenant de l'organe mâle d'une fleur (étamine) est acheminé vers l'organe femelle (pistil) d'une autre fleur. Ce pollen permet la fécondation d'un ovule puis la formation d'un fruit contenant des graines. C'est le mode de reproduction sexuée des végétaux. Et les pollinisateurs – majoritairement des insectes (abeilles, bourdons, papillons, mouches...) – en sont les principaux acteurs.

La pollinisation est un service naturel dont la valeur économique est estimée entre 235 et 577 milliards de dollars par an dans le monde. Cette dépendance existe notamment pour la production de fruits (tomates, courges, arbres fruitiers...) et pour la production de graines (carottes, oignons...)[1]...

Les abeilles ne sont pas les seuls insectes pollinisateurs : les papillons, syrphes, scarabées, mouches, bourdons et même les chauve-souris... Contribuent à la pollinisation des fleurs et donc à la fructification.

Dans certaines régions du monde comme au Sichuan (Chine), la disparition d'insectes pollinisateurs oblige les agriculteurs à polliniser manuellement, tous les insectes pollinisateurs ayant été décimés par les pesticides...

Extrait du film "Le silence des abeilles" de Doug Shultz (2007) diffusé sur "National Géographic" (2008). Au Sichuan, des centaines d'ouvriers agricoles sont obligés de féconder eux-mêmes les fleurs des poiriers.

Rien qu'en Europe, plus de 200 travaux de recherche s'intéressent à la santé des abeilles, ce qui illustre la difficulté à isoler un facteur prépondérant et déterminant.

Les différentes causes de la disparition des abeilles

Les chercheurs et les apiculteurs avancent de nombreuses hypothèses car aucune cause principale n'a encore été clairement identifiée, ce qui laisse perplexe les spécialistes sur la question. Toutes les pressions sur l'écosystème et la santé des abeilles sont passées en revue : OGM, ondes électromagnétiques, pesticides, pollutions, changement climatique, raréfaction des fleurs, virus, maladies, parasites, champignons...

Dans un article du journal Le Monde du 29 août 2007, M. Neumann, du Centre agroscope Liebefeld-Posieux (Berne, Suisse), explique ainsi : "on peut supporter séparément une maladie, une mauvaise alimentation, un empoisonnement aux pesticides, mais quand tous les facteurs se conjuguent, il arrive un moment où la limite de résistance est atteinte".

Fin novembre 2013, l'Anses faisait le point sur l'état de santé des abeilles et indiquait effectivement que "divers facteurs peuvent agir sur la santé des abeilles, seuls ou en association, - maladies infectieuses et parasitaires, stress lié aux changements des ressources alimentaires, produits phytopharmaceutiques, conditions climatiques, - et sont désormais reconnus par la communauté scientifique."

Or l'abeille est un excellent témoin de la qualité de l'environnement dans lequel elle évolue...

En France, les conclusions 2015 du dispositif officiel de suivi des troubles d'abeilles par les services du ministère de l'Agriculture sont claires et sans ambigüité : ce sont bien des facteurs sanitaires et nutritionnels qui expliquent les mortalités d'abeilles.

Aux Etats-Unis, une étude publiée dans Scientific Reports en janvier 2023 a exploité de nouvelles méthodes statistiques qui permettent d'examiner simultanément différents facteurs de stress potentiels pour les abeilles à l'échelle du pays. Les résultats confirment les enquêtes plus régionales précédentes : présence de pesticides à proximité, événements météorologiques extrêmes, changement climatique, présence d'acariens parasites... Les chercheurs ont également constaté que les pertes se produisent généralement entre janvier et mars, probablement à cause de problèmes d'hivernage, mais que certains États ne suivent pas ce schéma.
"Nos résultats renforcent largement ce que les études régionales ont observé et confirment que les modèles régionaux autour de ces facteurs de stress sont en fait plus répandus", a déclaré Luca Insolia, premier auteur de l'étude, apiculteur et chercheur postdoctoral à l'Université de Genève en Suisse.

Ainsi, selon les différentes enquêtes, il est possible de hiérarchiser les causes de déclin :

  1. Pesticides
  2. Parasites et pathologies
  3. Méteo et changement climatique
  4. Pratiques apicoles
  5. Appauvrissement des ressources alimentaires
  6. Frelon asiatique
  7. OGM
  8. Champs électromagnétiques

Les pesticides tueurs d'abeilles

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Bien que les quantités de pesticides épandues soient beaucoup plus faibles qu'avant, les principes actifs sont bien plus puissants. Or, depuis près de 50 ans, les pesticides sont employés dans tous les pays : la contamination est planétaire. Aux Etats-Unis, par exemple, les pesticides sont responsables de la destruction de milliers de colonies d'abeilles chaque année.

L'insecticide Gaucho dont la substance active est l'imidaclopride a été rapidement incriminé. Ce pesticide, utilisé en enrobage de semences (maïs, orge, blé) et dorénavant interdit sur les graines de tournesol depuis 1999 et de maïs depuis 2004.

L'insecticide Régent (dont la substance active est le fipronil) a été suspendu début 2004 en France sur toutes les cultures mais autorisé en 2005 aux Etats-Unis.

L'insecticide Cruiser (substances actives : thiaméthoxam, fludioxonil et métalaxyl-M) a également été interdit en France tardivement... en 2021. En effet, une étude de 2012 de l'INRA a démontré que, même à une dose non létale, les abeilles sont mortellement désorientées par cet insecticide.

Nouvelle préoccupation : l'insecticide Spinosad autorisé en agriculture biologique depuis 2008. Apiculteur professionnel bio, Philippe Lecompte reconnaît que « le label bio en agriculture ne signifie pas une absence de risque sur la santé des abeilles, ni la présence d'une ressource florale pour les abeilles ».

Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles, nous a indiqué qu'il est important que "l'usage des pesticides, agricoles comme apicoles, soit réglementé et encadré, afin que les utilisateurs respectent les doses, usages et conditions d'emploi préconisées pour la sécurité des hommes et de l'environnement. C'est cette bonne gestion des pratiques, agricoles comme apicoles, couplée à une réflexion intelligente sur l'environnement de l'abeille, qui permettrait la diminution des surmortalités d'abeilles constatées jusqu'ici."

Les parasites et maladies

Des parasites comme le champignon unicellulaire Nosema ceranae ou l'acarien Varroa destructor sont des causes majeures de l'affaiblissement des colonies.

Varroa destructor

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Parasite varroa destructor sur une nymphe d'abeille
© Gilles Saint Martin / Flickr - Licence : CC BY-SA

Importé involontairement en France depuis le début des années 1980, le "vampire de l'abeille", suce, à la manière d'un moustique, l'hémolymphe des abeilles, l'équivalent du sang.

"L'hôte d'origine de cet acarien est Apis cerana, l'abeille asiatique, mais il est devenu une grave menace pour l'abeille européenne (Apis mellifera) qu'il a commencé à parasiter dans les années 1940-50 et qui résiste moins bien à ses attaques. Les abeilles asiatiques présentent en effet des comportements (toilettage des adultes et vérification des larves par les ouvrières) qui leur permettent de détecter et d'éliminer le parasite. Ces comportements se retrouvent moins chez les abeilles mellifères et, sans traitement chimique, leurs colonies meurent en deux à trois ans", (CNRS, 2015)

Il faut alors traiter les ruches avec un acaricide qui, mal dosé, entraîne, lui-aussi, la mort des abeilles... Ce parasite retient pour le moment l'attention des spécialistes qui pensent qu'il pourrait jouer un rôle important dans ce déclin, notamment l'hiver. De plus, le varroa est également un vecteur d'autres agents pathogènes, notamment les virus.

Les maladies des abeilles

Comme nous, les abeilles peuvent être affectées par des virus. Le virus de la paralysie chronique des abeilles (CBPV : Chronic Bee Paralysis Virus) surnommé « la maladie noire » atteint le système nerveux de l'abeille qui développe des symptômes que l'on peut confondre avec ceux d'une intoxication. En 2016, il a fait d'importants dégâts dans les colonies dont la défense immunitaire est insuffisante. Ce virus est décrit par le chercheur Bailey pour être en relation avec l'absence de pollen et la claustration des abeilles.
Très contagieux, ce virus peut décimer des colonies entières et mettre ainsi en péril l'équilibre économique de nombreuses exploitations apicoles.

"Le Nosema ceranae est un autre facteur clé expliquant le mauvais état de santé général des colonies. Dépourvus de moyens de traitement vétérinaire efficaces, les apiculteurs sont aujourd'hui démunis face au Nosema ceranae et aux autres virus létaux comme le CBPV", indique le Réseau Biodiversité pour les Abeilles

La météo et le changement climatique

Le climat, plus instable et moins prévisible avec les changements climatiques en cours, affecte également les abeilles notamment à cause des extrêmes météorologiques de plus en plus fréquents mais surtout à cause de la montée des températures qui vont devenir insoutenables : « Si les températures sur Terre montent aussi fortement que le prédisent les climatologues, les abeilles se retrouveront à la limite de leurs forces physiologiques et au seuil de l'extinction, notamment dans les régions les plus chaudes de leur aire de répartition », a déclaré Paul CaraDonna, de l'université Northwestern à Evanston, suite à une étude publiée fin juin 2018 dans Functional Ecology.

Les mauvaises pratiques apicoles

"Si, fort heureusement, une large majorité d'apiculteurs gèrent avec soin et attention leur cheptel apicole, force est de constater que les mauvaises pratiques perdurent." indique le Réseau Biodiversité pour les Abeilles.

Selon Fayçal Meziani, référent expert national « apiculture, pathologie des abeilles » à la DGAL (Direction Générale de l'Alimentation - Ministère de l'Agriculture), elles expliqueraient environ 1 cas de mortalité sur 7 (14 %).
Concrètement, "il s'agit de lutte contre le varroa avec des produits acarides non homologués ou des « remèdes de grand-mère faits maison », de mauvaises préparations de l'hivernage, de couvain refroidi, de pénurie alimentaire et dépopulation en sortie d'hiver..." souligne le Réseau.

En outre, les abeilles ont survécu, depuis 30 millions d'années, aux changements climatiques majeurs, la sélection naturelle leur a permis de s'adapter. Mais l'apiculture fait tout pour limiter cette sélection naturelle en privilégiant ses intérêts à court terme. Résultat : les abeilles se sont affaiblies face à leurs prédateurs et aux modifications climatiques.La baisse des ressources alimentaires à cause de l'érosion des espaces naturels

La perte d'espaces naturels dans la plupart des régions du monde est également alarmante. Les prairies naturelles sont de plus en plus rares, cédant leurs places à une agriculture intensive particulièrement pauvre du point de vue de la biodiversité. Ainsi, les ressources alimentaires des abeilles se sont fortement appauvries, alors que le pollen demeure leur unique source de protéines. Même les particuliers dans leurs jardins favorisent trop souvent la pelouse et les pesticides aux multiples fleurs qui poussent spontanément.

Axel Decourtye, chef de projets à l'Association de coordination technique agricole (ACTA) a indiqué[3] qu'en zones de grandes cultures, une conséquence directe de l'intensification et des pratiques agricoles actuelles est la diminution, la disparition ou l'irrégularité dans le temps et dans l'espace des zones constituant les ressources alimentaires des abeilles. Ainsi, la quantité de pollen et de nectar récoltée par l'abeille domestique varie fortement au cours du temps dans ces agrosystèmes.
Par exemple, dans un paysage agricole céréalier, les colonies connaissent des pics de récolte de nectars durant la floraison des cultures oléagineuses, colza et tournesol. Cette très forte dépendance des abeilles domestiques et de l'apiculture envers les cultures oléagineuses, ainsi que la récolte significative du pollen de maïs, induit un risque d'intoxication lié aux pesticides employés par les cultivateurs.

De plus, les abeilles sauvages ont un comportement alimentaire différent de celui de l'abeille domestique. Les inventaires faunistiques réalisés sur fleurs en témoignent : en situation de choix, les abeilles sauvages préfèrent butiner les fleurs des prairies et des bordures plutôt que celles du colza ou du tournesol. La diversité en abeilles dans le colza est ainsi 4 fois inférieure à celle mesurée sur une flore herbacée naturelle.

Au final, le paysage idéal pour la conservation des abeilles et pour l'apiculture devrait présenter à la fois des cultures offrant une importante masse florale appréciée des abeilles domestiques et des apiculteurs (colza, tournesol, luzerne), mais également des surfaces où la flore est plus variée, préservée dans la durée, offrant ainsi des apports alimentaires plus réguliers dans le temps (haies, bois, bosquets, bandes enherbées, lisières, bords de champs et de routes). Le remembrement a donc largement favorisé la perte de ressources alimentaires pour les abeilles, en sus de toutes les autres conséquences négatives sur la biodiversité et l'écosystème.

Une publication scientifique de 2015 confirme à nouveau le rôle prépondérant du facteur alimentaire dans l'homéostasie de la ruche. "Le manque de ressources en pollen et en nectar dans l'environnement font partie des facteurs qui poussent les jeunes abeilles à sortir de la ruche de manière prématurée pour aller butiner. Conséquence : c'est toute l'organisation sociale à l'intérieur de la colonie d'abeilles qui se trouve ainsi bouleversée ce qui conduit aux mortalités rapportées par les apiculteurs dans les ruchers (...) Ce phénomène est amplifié par l'absence d'une ressource continue, minimum ; jachères apicoles, haies, bandes enherbées, prairies, chemins agricoles, espaces verts, les sources potentielles de pollen et de nectar sont pourtant nombreuses." précise le Réseau Biodiversité pour les Abeilles.

Le frelon asiatique

Selon les scientifiques et les acteurs du monde apicole, le frelon asiatique cause des dommages importants sur les populations d'abeilles et participe ainsi au phénomène d'effondrement des colonies d'abeilles observé dans les ruches depuis plusieurs années.
En effet, les frelons sont de redoutables prédateurs d'insectes (guêpes, mouches...) et notamment d'abeilles.

Début octobre 2012, le gouvernement français a proposé son classement en espèce exotique envahissante et nuisible à l'apiculture. Ils répondent ainsi en outre aux attentes légitimes des associations d'apiculteurs qui ont formulé cette demande depuis plusieurs années. Le classement d'une espèce comme espèce exotique envahissante et comme danger sanitaire permet l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes de lutte obligatoire au niveau national et départemental.

Les OGM

Les OGM jouent également un rôle néfaste parce qu'ils contiennent des insecticides. Bien qu'ils soient dédiés à la lutte contre les papillons, les mites et les coléoptères, ils ont certains effets néfastes sur les abeilles. Cependant, en Europe, il y a encore peu de champs cultivés avec des OGM, par rapport aux Etats-Unis, au Brésil ou à l'Inde, mais cela ne pourrait pas durer...

Les champs électromagnétiques

Quelques études montrent un lien entre les ondes électromagnétiques et la perturbation des abeilles, les téléphones portables et les multiples antennes relais, les lignes à haute tension pourraient donc participer au déclin des abeilles.

Les autres insectes pollinisateurs sont également en voie de disparition

Enfin, les autres pollinisateurs sont également affectés par ce phénomène : "on a toutes les raisons de penser que quand l'abeille domestique a des soucis, c'est pire pour les espèces sauvages, car la colonie a un effet protecteur", explique Bernard Vaissière directeur du laboratoire de pollinisation entomophile à l'INRA d'Avignon.

En Europe, un groupe de travail européen sur la prévention des mortalités d'abeilles a été mis en place, coordonné par le centre Agroscope Liebefeld-Posieux qui estimait fin août 2007 que le phénomène devenait plus fréquent, et qu'il prenait "des proportions plus importantes".

En europe, l'abeille locale est menacée par les importations d'abeilles

Paradoxalement, les solutions mises en place pour pallier la disparition des abeilles, pourraient bien précipiter la disparition des abeilles locales. En effet, les abeilles locales (Apis mellifera mellifera en France, Apis mellifera ligustica en Italie ou encore Apis mellifera carnica en Europe de l’Est, etc.) sont installées sur l'ensemble du continent européen depuis plus d'un million d'années. Ces abeilles - pourtant parfaitement adaptées aux différents climats et territoires européens - sont aujourd'hui menacées par l'importation massive d'abeilles non-endémiques" pour les remplacer.

C'est pourquoi, il est aussi important de favoriser les abeilles solitaires sauvages comme l'osmie cornue (Osmia cornuta).

Lorsque les sentinelles du bon état de l'environnement viennent à disparaître, cela ne devrait laisser personne indifférent. En effet, ce syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ne présage rien de bon pour les autres espèces, y compris l'Homme[2]...

Notes

  1. Certaines cultures ne dépendent pas des insectes, en particulier le blé, le maïs et le riz puisque la pollinisation de ces espèces est assurée par le vent.
  2. Santé des abeilles : l'Anses fait le point ; 21/11/2013 - Anses
  3. Contrairement à une idée reçue et largement propagée, Einstein n'est pas à l'origine de cette fameuse citation "si l'abeille disparaît, l'humanité en a pour quatre ans à vivre"

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Questions / réactions (156)


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denise deniseIl y a 3 ans

La biodiversité à la configuration d'un iceberg : la partie invisible et 10 fois plus importantes que la partie visible !
La partie visible de la biodiversité (faunes et flores, et donc les humains) dépend à 100% de la partie invisible qui se cache dans les sols : des millions de micro-organismes qui commencent par les bactéries.
Il faut considérer les sols comme une entité vivante globale qui est à la base de toutes les chaines alimentaires, la partie visible de la biodiversité nous sert de bio-indicateur, quand les bio-indicateurs disparaissent c'est que les sols meurent !
Un sol vivant a besoin d'eau, de nourriture, d'oxygène, d'un climat tempéré et d'une protection solaire, tout ceci lui est apporté par la végétation !
Plus la densité végétale est importante plus la biodiversité est riche, la référence planétaire étant la foret de feuillus, en opposition total au désert (donc sans végétation) et donc aux villes.
La première des choses à faire pour le climat et la biodiversité c'est la végétalisation massive des surfaces exposées au soleil au rythme des forêts de feuillus : donc vert l'été !
L'énergie du futur existe depuis des millions d'années et s'appelle photosynthèse : énergie du vivant !


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GrenouilleIl y a 7 ans
Tout ceci est largement du flan.

1) Il n'y a jamais eu autant d'abeilles domestiques dans le monde. Tout simplement parce que dans le monde, il n'y a jamais eu autant d'apiculteurs (très forte progression en Chine, en Ukraine, au canada, etc.)

2) ces abeilles domestiques ont eu leur génétique modifiés depuis une quarantaine d'année, les apiculteurs ayant fait des croisements avec des abeilles étrangères, notamment du sud, pour augmenter la production

3) Ces croisements ont importé en Europe et en Amérique un parasite redoutable, le Varroa destructor, (qui favorise en plus l'action de virus, etc.)
Il faut traiter les ruches tous les ans.

4) Ces croisement ont fragilisé les ruches qui ont besoin maintenant d'être nourries en hiver.

Au final, de plus en plus d'abeilles, de plus en plus de miel mais l'obligation de nourrir et de traiter.
Les professionnels sérieux s'en sorte bien (avec une mortalité de 15% par an). Pas les autres.

Dans le cas particulier de la France, le nombre d'apiculteurs professionnels est en chute libre. D'où une moindre production (les chiffres sont à prendre avec des pincettes, les apiculteurs ne déclarant pas toutes leurs ruches et leur production de miel...).

Cette année, la météo a été très défavorable en France.
Mais ça, on y peut rien.

Quand aux pesticides... il est amusant de voir que les régions où on ne traite pratiquement pas (pays d'élevage à l'herbe, soit le tiers de la surface agricole) ont ni plus ni moins de "problèmes" que dans les régions où on traite beaucoup (pays de culture).

Oui, c'est très amusant...

Ce qui est aussi amusant, c'est que les apiculteurs mettent leur ruche dans le colza...
Et oui. Cela fait beaucoup de miel. Tient, c'est curieux. Le colza est pourtant traité ! Alors... Quoi en penser ?

PS : l'Ukraine où la production de miel explose (on vend plein de miel ukrainien en France) est un pays où les néonicotinoides ne sont pas interdit sur le colza. En France, si...

Décidément, tout ceci est amusant.

PPS : ce qui n'est pas du tout amusant, en revanche, c'est que ces abeilles domestiques parasites nos abeilles solitaires et prennent leur nourriture. Alors que ces abeilles solitaires sont de bien (!!!) meilleures pollinisatrices que nos abeilles domestiques...
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+3
BOBIl y a 7 ans
Est il utile de faire appel a la science pour constater que notre biotope, qui est le même que celui des abeilles, devient pauvre et uniforme du nord au sud de l'est a l'ouest.
Faut il des preuves scientifiques pour réaliser que ça affecte la vie sous toutes ses formes ?
De toutes manières les preuves scientifiques sont rarement sur à 100% (reste toujours un iota d'incertitudes).
Quand bien même pourquoi ne pas nous fier a notre bon sens?
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+2
StefIl y a 7 ans
Et alors, l'un n'empêche pas l'autre, mon cher Grenouille ?

- D'un côté " Chaque fruit est enveloppé à la main dans un petit sac en papier pour protéger les poires des insectes... "
- D'un autre côté " des myriades d'êtres humains... pour déposer sur les pistils du pollen collecté à 2000 kilomètres au Sud. Une pollinisation à la main, fleur à fleur, à l'aide de coton-tiges ou de baguettes de bambou..."
- Et à l'arrivée, " La Chine est le premier exportateur de miel au monde...."

Alors, où est le problème dans tout ça ?
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GrenouilleIl y a 7 ans
@ Stef

Soyez patient, lisez mes posts... Cela vous évitera d'écrire des choses comme "Une pollinisation à la main, fleur à fleur, à l'aide de coton-tiges ou de baguettes de bambou auxquelles on a fixé une touffe de duvet de poule. Combien de Chinois faut-il pour remplacer un milliard d'abeilles ? "

La Chine est le premier exportateur de miel au monde....
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