La pollution atmosphérique frappe surtout les régions défavorisées

Selon l’adjointe au maire de Londres, Shirley Rodrigues, le gouvernement a « l’obligation morale » d’agir face aux 9 000 cas de décès prématurés chaque année. [Wei Huang / Shutterstock]

Les régions européennes les plus défavorisées socioéconomiquement sont les plus touchées par la pollution atmosphérique. Un article de notre partenaire The Guardian.

En 2017, près de 50% des zones défavorisées de la région du Grand Londres dépassaient les limites européennes de dioxyde d’azote, contre 2% des quartiers riches. Dans cette région, les victimes de crise cardiaque qui ont été exposées à long terme à la pollution atmosphérique risquent des complications ultérieures et connaissent un taux de mortalité plus élevé. Les résultats sont similaires en France, en Allemagne, à Malte, aux Pays-Bas, au Pays de Galles et en Wallonie, selon une analyse de données de l’Agence européenne pour l’environnement (EEA).

L’adjointe au maire de Londres, Shirley Rodrigues, a déclaré que le gouvernement avait « l’obligation morale » d’agir face aux 9 000 décès prématurés chaque année et au fardeau économique – 4 milliards de livres sterling – que cela représente pour la santé publique britannique.

« Un vrai fossé sépare les zones riches et les zones défavorisées de Londres. Les quartiers riches comptent plus de voitures que les quartiers pauvres qui souffrent pourtant bien plus de la mauvaise qualité de l’air. Le maire et nous tous avons l’obligation morale d’agir », a-t-elle déclaré.

Concédant que le projet prévu pour le 1er avril de taxer les véhicules les plus polluants avait fait un « certain bruit », l’adjointe a toutefois annoncé que le public avait largement soutenu l’initiative du maire de Londres.

La maman de la petite Ella Kissi-Debrah, morte d’une crise d’asthme causée par la pollution atmosphérique tient à ce que cela figure sur le certificat de décès de sa fille, ce qui pourrait permettre de recentrer le débat, selon le directeur exécutif de l’EEA, Hans Bruyninckx. « Les citoyens comprennent les conséquences de la pollution atmosphérique » a-t-il déclaré. « La question est : quand est-ce que les décideurs politiques la comprendront-ils ? ».

La pollution de l’air tue 600 000 enfants par an

Chaque année, la pollution de l’air, qu’il soit atmosphérique ou intérieur, tue environ 600 000 enfants à travers le monde, selon un rapport de l’OMS relayé par notre partenaire, le Journal de l’environnement. Premier continent touché, l’Afrique.

Chaque année, l’exposition aux particules fines (PM2.5), à l’ozone (O3) et à au dioxyde d’azote (NO2) cause la mort prématurée de plus d’un demi-million d’Européens. Les recherches ne sont toutefois pas assez approfondies pour déterminer quelles classes sociales sont les plus affectées par ces chiffres.

« Nous savons depuis longtemps qu’à l’échelle mondiale, les pays les plus pauvres sont bien plus touchés que les riches. Il est révoltant de constater de ces inégalités sont également bien visibles au sein des pays des continents les plus riches. », a déclaré Diarmid Campbell-Lendrum, responsable du changement climatique et de la santé à l’OMS.

Selon le rapport de l’EEA, les crises cardiaques et les AVC représentent 80 % des morts prématurées causées par la pollution. Viennent ensuite les maladies des poumons et les cancers.

La pollution atmosphérique est de plus en plus liée à des maladies telles que le nouveau cas de diabète de type 2 chez les adultes, l’obésité infantile, l’inflammation systémique, la maladie d’Alzheimer et le handicap mental.

Les personnes âgées et les enfants issus des classes ouvrières urbaines sont les plus touchés par ces conséquences. « Il s’agit d’une catégorie de la population qui a généralement peu de moyens de décider de ses conditions de vie et qui est par conséquent plus exposée à ces risques sanitaires », explique le rapport. « En conséquence, leur santé pâtit souvent des effets de la pollution atmosphérique, du bruit et des températures extrêmes. »

L’exposition aux particules fines PM2.5 – les plus dangereuses– et à l’ozone sont plus importantes dans les pays d’Europe orientale, marqués par la pauvreté, le chômage et le manque d’instruction. Le Kosovo a été le pays le plus touché par les conséquences sanitaires des particules PM2.5 et l’Islande le plus épargné.

Selon le commissaire européen à l’environnement Karmenu Vella : « C’est notre devoir fondamental de viser un niveau de protection plus élevé, de respecter le principe de précaution et de prendre des mesures préventives plutôt que curatives pour promouvoir la justice sociale. Cette situation continuera si nous ne prenons pas de mesures décisives. »

Pollution de l’air : des signes d’Alzheimer chez des adolescents

Liée à la pollution de l’air, notamment aux particules fines, la maladie d’Alzheimer pourrait apparaître très tôt chez les citadins les plus exposés, ceux vivant dans de grandes métropoles. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.

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