François-Xavier Bellamy, tête de liste LR : "Ma candidature n'a pas été accueillie avec l'intelligence voulue"
La tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, a tenu vendredi soir son premier meeting. Chez lui, à Versailles, mais sans les autres régionaux de l'étape, Gérard Larcher et Valérie Pécresse.
Sur les murs de la salle, entre deux affiches électorales des Républicains, une autre affiche : "Le Petit Prince à Versailles". L'annonce d'une exposition, qui n'a rien à voir avec le meeting de François-Xavier Bellamy de ce vendredi soir. Pour sa première réunion publique de la campagne européenne, la tête de liste LR a choisi la ville où il vit et où il est conseiller municipal depuis 2008. Il a connu un baptême du feu politique agité avant même son investiture, en raison de son opposition "personnelle" à l'avortement ; ses premiers pas en pleine lumière sont encore un peu maladroits.
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"Je découvre la vie de candidat", s'excuse-t-il, cravate et yeux bleus, en retard au rendez-vous fixé avec des jeunes Républicains dans un pub voisin. Le débat promis se transformera en bref discours. Pas rancuniers, les jeunes organisent la claque : "Bellamy! Bellamy!". Il les fait vite taire, gentiment, les mains jointes en prière : "Merci beaucoup d'être là… mais on va faire un point presse."
Bellamy veut faire "mentir" les sondages
En cinq minutes de questions pièges, il slalome entre les chausse-trappes sans aucune faute de carre. François Hollande l'accuse d'être "plus à droite que l'extrême droite"? "Je ne me prêterai pas au concours des petites phrases qui n'honorent pas ceux qui résument le débat à des caricatures absurdes." L'absence ostensible du président du Sénat, et local de l'étape, Gérard Larcher, hostile à sa désignation? "L'agenda de chacun est contraint", dit-il poliment. Les mauvais sondages? "Nous allons les faire mentir."
"Quand Marine Le Pen parle, j'ai l'impression d'entendre Georges Marchais : c'est la lutte des classes!
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"Ma candidature n'a pas été accueillie avec l'intelligence voulue", a regretté le philosophe devant les jeunes. "Versailles, c'est un nom lourd à porter", ironisera-t-il plus tard devant un public forcément compatissant, en citant les critiques de la présidente du Rassemblement national. "'C'est un Versaillais, donc il ne saura pas parler aux classes populaires. Il représente une France des héritiers et des privilégiés.' Quand Marine Le Pen parle, j'ai l'impression d'entendre Georges Marchais : c'est la lutte des classes!", lance-t-il. La salle s'esclaffe.
Pécresse aussi absente
La France a "besoin d'Europe" et la droite "d'unité", prêche Bellamy. Pour l'heure, LR ne la pratique guère. À ses côtés, la sénatrice Sophie Primas et le président du département Pierre Bédier auraient préféré une autre tête de liste. Aujourd'hui, ils font le job. "Plus tu es critiqué, caricaturé dans les médias et plus on a envie de te soutenir", dit la première, quand le second s'inquiète moins pour Bellamy que pour son parti. "Il va être élu député européen, c'est réglé! Il faudrait faire moins de 1% des voix pour qu'il ne soit pas élu*. Je sais que la droite est capable de creuser le fond de la piscine, mais quand même!" En revanche, "comme disaient les gauchistes : 'élections, piège à cons', et cette élection, elle l'est vraiment", lâche-t-il.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France , est absente, officiellement en raison d'un dîner de travail, opportun le jour où elle critique ouvertement dans Elle le choix "risqué" de la tête de liste. "Si la droite échoue, ce ne sera pas seulement un problème pour la droite, ce sera un problème pour la France", prévient Bellamy. Il en oublie la Marseillaise de fin de meeting, se retrouve au second rang des élus, hésite, puis se glisse devant. Là où est désormais sa place pour quelques semaines.
* En réalité, il faut franchir le seuil de 5% des voix pour qu'une liste envoie des élus au Parlement européen.
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