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Police-Justice

Paris: un tag antisémite sur la devanture d'un Bagelstein, le restaurant porte plainte

Une inscription antisémite a été découverte ce samedi sur la devanture d'une boutique Bagelstein dans le IVe arrondissement de Paris.

La photographie a provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux. On peut y voir le mot "Juden" tagué sur la vitrine d'une franchise Bagelstein dans le IVe arrondissement à Paris.

Selon le Huffington Post, elle aurait été prise par le musicien Jean-Yves D'Angelo ce samedi en marge de la mobilisation des gilets jaunes et partagé sur sa page Facebook avant d'être relayée des centaines de fois.

Une plainte déposée

Dimanche, le cofondateur de cette chaîne de restauration, Gilles Abecassis, a annoncé que les gérants du restaurant visé ont déposé plainte samedi. "Nous avons découvert ce tag samedi matin. Il a probablement été fait dans la nuit de vendredi à samedi", a expliqué le cofondateur, qui précise que des graffitis similaires ont déjà été réalisés sur d'autres vitrines.

Gilles Abecassis "ne pense pas que ce soit des gilets jaunes" qui aient réalisé ce tag, découvert plusieurs heures avant la manifestation. "Ils ont écrit ça en jaune, mais ça peut être pour l'étoile de David" que l'Allemagne nazie imposait aux juifs de porter, a-t-il souligné. 

"Nous sommes choqués, mais nous répondrons demain à ces abrutis sur un ton décalé de sale gosse. Nous voulons garder notre bonne humeur", a expliqué le responsable de l'enseigne, qui dit avoir reçu "des milliers de messages de soutien, de Hong Kong, de Sydney, d'Europe de l'Est, de gens de milieux différents, pas seulement de confession israélite".

Fermement condamné par des associations de lutte contre le racisme, le tag a notamment été repris par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) qui le compare au même tag... inscrit à Berlin en 1938.

Du côté de la classe politique le cliché a été largement repris par des élus. A l'image de la députée LaREM, Elise Fajgeles, qui exprime sa colère:

"Ras le bol à force, semaine après semaine, de devoir dénoncer l'antisémitisme. Mais il ne faut surtout pas s'habituer, baisser les bras. Référence à l'Allemagne des années 30, qu''il y a-t-il après?", écrit-elle sur son compte Twitter.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a lui aussi commenté la publication, fustigeant "l'antisémitisme le plus crasse dans les rues de la ville lumière":

Ce tag rappelle en effet les tags nazis "Juden Verboten" (interdit aux Juifs), inscrits sur les façades et vitrines des magasins dans les années 30. Une enquête est en cours, a indiqué une source policière à BFMTV.

Mélanie Vecchio, avec Manon Fossat