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France

En 20 ans, la moitié des maternités françaises a fermé

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- - PHILIPPE HUGUEN - AFP

En 1975, il y avait 1369 maternités en France. En 2018, il n'en restait plus que 498, rapporte le Journal du Dimanche. Alors que dans le même temps, la natalité restait dynamique.

Difficile de mesurer la réalité des fermetures d’hôpitaux en France ces dernières années. Parce que les autorités affirment qu’il n’y en a "aucune", rapporte le Journal du dimanche de ce 10 février. Ou parce que la fermeture de services et la fusion de certains ne sont pas clairement comptabilisées. L'hebdomadaire est pourtant parvenu à établir que le nombre de services dédiés aux accouchements en France a été presque divisé par trois depuis quarante ans, et par deux depuis vingt ans.

Selon le rapport annuel de la Cour des comptes en effet, le nombre de maternités en France s’élevait à 1369 en 1975, puis 814 en 1996, et enfin, à 498 en 2018. Quant au nombre de lits dans ces services obstétriques, ils ont connu la même tendance, quasiment divisé par deux en trente ans, rapporte le JDD. Pourtant, le niveau des naissances n’a que peu évolué depuis les années 70, oscillant entre 700.000 et 800.000 sur la période.

Des déserts obstétriques

De ce fait, comme l’explique le JDD citant une étude du service statistique du ministère de la Santé, la Drees, 167.000 Françaises, soit 1,5% de la population, vivent à plus de 45 minutes de voiture de la maternité la plus proche. Et elles sont mêmes 5,4% à mettre plus de 30 minutes à s’y rendre.

Ces restructurations ne datent certes pas d’hier, et la baisse du nombre de lits concerne tous les services de l’hôpital. Mais "la nouveauté, c’est que le gouvernement assume de faire de la 'gradation des soins'", écrit le JDD, c’est-à-dire de maintenir l’offre de "soins courants près de chez soi", tandis que les "actes plus complexes comme un accouchement ou une opération (peut se faire) dans un service peu plus éloigné". En septembre, Emmanuel Macron assumait cette vision comme un des principes qui allaient structurer le projet de loi de Santé, texte qui sera présenté mercredi par la ministre Agnès Buzyn.

Nina Godart