Pour le cinquième jeudi consécutif, ils étaient plus de 20 000 lycéens et étudiants en Belgique et plusieurs milliers de Néerlandais à sécher les cours pour protester contre l'inaction climatique. Et à Nantes, ils étaient 150 vendredi dernier pour la première mobilisation du genre en France. Comme eux, ils sont nombreux à troquer leur cartable contre des banderoles chaque semaine pour inciter leurs élus à accélérer sur la lutte contre le changement climatique. La prochaine journée de grève mondiale est prévue pour le 15 mars.

Et si on séchait les cours pour sauver la planète ? Depuis plusieurs mois, un nouveau mouvement mondial climatique est apparu, porté par de très jeunes militants en Australie, en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Amérique du Nord, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et même en Ouganda. Le principe : faire une grève hebdomadaire pour protester contre l’inaction climatique.
Tout a commencé en Suède avec la désormais célèbre Greta Thunberg, âgée de 16 ans. Pendant trois semaines, elle s’est rendue tous les jours devant le Parlement avec une pancarte, puis chaque vendredi. Début décembre, elle a prononcé un discours très remarqué devant les dirigeants du monde entier réunis pour la COP24 en Pologne, et il y a quelques semaines, elle n’a pas hésité à faire 32 heures de train pour rejoindre Davos afin de rappeler aux personnalités les plus influentes leur responsabilité. Comme elle, ils sont des milliers à se mobiliser chaque semaine à travers la planète.
Belgique Anuna de Wever 
L’engagement d’Anuna de Wever est né lors d’une conférence sur le féminisme. C’est là qu’elle découvre que les femmes sont les premières victimes du changement climatique. Depuis le 10 janvier, elle et son amie Kyra Gantois ont réussi à mobiliser des milliers de jeunes belges tous les jeudis – ils étaient 35 000 le 24 janvier – et même à faire démissionner la ministre de l’environnement. Celle-ci avait déclaré que les manifestants étaient manipulés avant de s’excuser publiquement.



Allemagne : Jakob Blasel
"Pourquoi devrions-nous étudier si nous n’avons plus de futur ?", interroge le jeune homme de 18 ans, leader du mouvement outre-Rhin. "Le combat contre le changement climatique est plus important que l’éducation." Originaire de Kiel, dans le nord du pays, Jakob Blasel troque tous les vendredis ses cours de maths contre un mégaphone et une banderole. Il a d’ores-et-déjà écumé plusieurs plateaux de télévision allemands. Chaque semaine, plusieurs milliers de jeunes manifestent dans une cinquantaine de villes allemandes.  



Royaume-Uni : Holly Gillibrand
Elle n’a que 13 ans, mais elle est déterminée. Holly Gillibrand, de Fort William en Écosse, a débuté sa grève en décembre. "Des milliers d’enfants dans le monde ne devraient pas rater des cours à cause de l’incapacité de nos dirigeants à traiter la crise climatique comme une crise", a-t-elle déclaré, n’hésitant pas à invectiver la Première ministre Theresa May sur les réseaux sociaux. Le Royaume-Uni prévoit une grève générale le 15 février prochain. 



États-Unis : Alexandria Villasenor  
Aux États-Unis, c’est une autre fillette de 13 ans qui porte le combat climatique. Alexandria Villasenor fait grève depuis deux mois maintenant devant le siège des Nations-Unies et même le vortex polaire qui frappe le pays ne l’arrête pas. Elle appelle à une grève scolaire massive le 15 mars. Car pour l’instant, elle est encore bien seule outre-Atlantique. Au Canada, des manifestations ont lieu dans une douzaine de villes.



Et en France ?
Une première mobilisation a réuni 150 jeunes à Nantes vendredi 8 février. Et plus de 300 étudiants ont décidé de lancer des actions de désobéissance civile tous les vendredis à compter du 15 février. Jusqu’alors, seule une jeune collégienne du Tarn-et-Garonne, Ysée Parmentier, 14 ans, s’était lancée au début de l’année. "Cette grève consiste à faire acte de présence en classe mais sans travailler, pour lutter contre l’inaction des adultes face au réchauffement climatique", avait-t-elle expliqué dans une lettre remise à son professeur.

Un collectif d’enseignants a lui aussi lancé un appel pour la planète signé par plus de 3 000 personnes pour participer à la grève mondiale du 15 mars. "Nous, enseignants, avons une responsabilité majeure. Nous le savons mais nous nous taisons. (…) Tout se passe dans l’Education Nationale comme si rien ne se passait sur Terre, écrivent-ils. Face à ce constat nous déclarons que nous ne voulons plus être les instruments d’une propagande rassurante, qui rend invisible la catastrophe écologique. Rien n’adviendra sans pression citoyenne, et sans une mobilisation historique. Le printemps 2019 sera l’une de nos dernières chances d’agir."
Concepcion Alvarez, @conce1

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