En dormant, on résiste à l'idéologie de la productivité à tout prix (ici, un panda roux en pleine révolte).

La nuit, le petit écran n'endort plus. Il fait l'effet de 12 334 expressos.

Mark Ralston/AFP

Samedi 2 février 2019. 2 h 50. Tout le monde dort depuis belle lurette. Je suis désormais seul. Il faut se rendre à l'évidence : même si les yeux commencent à piquer, l'insomnie semble inévitable. Mieux vaut l'accepter. Et l'envisager avec philosophie. Pourquoi pas, tiens, se tourner vers le petit écran. Les programmes de nuit peuvent avoir l'effet d'un puissant somnifère. A moins qu'il ne s'agisse là d'un remède de grand-mère...

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TF1 ? Le générique de 50' inside défile avec sa bande-son tonitruante, Immigrant Song, du groupe Led Zeppelin. Nikos Aliagas, survitaminé, présente son magazine people. L'aventure entre Brad Pitt et Charlize Theron n'est-elle qu'une passade ? Pas si sûr... Mais les images donnent le tournis. France 2 ? Les Petits Meurtres d'Agatha Christie. Au bout de trois minutes, deux crimes ont été commis. Et les jeux de mots de l'inspecteur Lampion commencent déjà à agacer le commissaire Larosière. M6 ? Le chef Philippe Etchebest prépare une tarte tatin "inratable". Le ton, en vue de la reprise de Top Chef le 6 février, est plus martial que jamais. C8 ? Il est prévu que Cyril Hanouna balance son poste jusqu'à 3h35. Cette nuit, le petit écran fait l'effet de 12 334 expressos.

Que sont devenus les documentaires animaliers ? Qu'est-il arrivé aux programmes étrangement poétiques et décalés ? Où sont passées les mires en dernière partie de soirée ? A l'heure des rediffusions, cette époque est désormais révolue. Hier, la télévision accompagnait les insomniaques jusque dans leur sommeil. Aujourd'hui, c'est la télévision qui est devenue insomniaque. Vite, donnez-lui un somnifère... I.H.-L.

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