Brice Lecompte, Véra Kempf et Denis Fayolle, co-fondateurs de Singulart (De gauche à droite)

Brice Lecompte, Véra Kempf et Denis Fayolle, cofondateurs de Singulart (de gauche à droite).

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L'art contemporain à la portée de tous, et partout, une utopie ? L'univers des galeries d'art est souvent réservé à une élite concentrée dans quelques quartiers huppés des grandes métropoles. Singulart propose une alternative plus moderne et plus "démocratique" : utiliser la Toile pour découvrir et commander des oeuvres - peintures et photos - d'artistes du monde entier. La jeune pousse a lancé en 2017 une plateforme de vente d'art ouverte sur le marché international.

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Son premier client ? Un Allemand qui a acquis en quelques clics un tableau à un artiste britannique. "92 % de nos ventes sont transfrontalières", détaille Vera Kempf, cofondatrice de la start-up. Quelque 2 200 artistes de 80 nationalités différentes - du Canada à l'Arménie, en passant par l'Australie - s'exposent sur cette place de marché et rencontrent environ 200 acheteurs par mois. Comme dans une galerie classique, le prix du tableau est négociable et le panier moyen d'achat se situe aux alentours de 2 000 euros. Comment se rémunère la start-up ? En prélevant une commission comprise entre 30 et 50 % du montant total de l'achat, selon la notoriété de l'artiste. Un an et demi après son lancement, Singulart peut se targuer d'un volume d'affaires annuel de 1,5 million d'euros .

Pas question de prendre le risque de transformer la plateforme en une "foire aux croûtes". Le choix est fait avec soin par une équipe d'experts en interne. Pour exposer, il faut être a minima reconnu - et donc coté - dans son pays de résidence.

Mais c'est la vivacité du marché chinois qui fait saliver les trois fondateurs du site. Singulart a lancé en novembre une version en mandarin dans l'espoir de se faire une place en Chine, deuxième marché au monde pour l'art contemporain. Il faut dire que le pays compte chaque année près de 130 000 nouveaux millionnaires, selon une étude du cabinet Capgemini. Autant de nouveaux clients potentiels pour lesquels l'art est aussi un marqueur social. Sans compter les quelque 700 musées qui s'ouvrent chaque année dans l'empire du Milieu et qu'il faut bien remplir !

Vera Kempf du tac au tac

Vous êtes arrivée sur le marché de l'art sans aucune expérience dans ce milieu ? Gonflé, non... ?

Pas mal. Moi j'ai suivi un cursus à Sciences po en relations internationales, et mes associés sont tous les deux ingénieurs. C'est surtout l'envie de connecter des passionnés d'art dans le monde qui nous a poussés.

Justement, comment font les artistes pour envoyer leurs oeuvres à l'autre bout de la planète ?

Nous prenons en charge tous les frais de transport, de l'atelier jusqu'au collectionneur. Il est déjà arrivé que des tableaux partent du Nigeria pour arriver aux Etats-Unis.

Votre plateforme ne se limite pas à présenter les tableaux...

L'algorithme de Singulart prend en compte les préférences de styles, de formats et de prix, en étudiant et en décortiquant sa navigation sur la place de marché. Ce qui permet de réaliser une sélection personnalisée.

Est-ce que vous comptez diversifier votre panel d'oeuvres en 2019 ?

Oui, nous ambitionnons de nous étendre à la sculpture ! Par ailleurs nous aimerions aussi répondre au goût du marché chinois, très tourné vers l'art l'abstrait.

Singulart en trois chiffres

2 200 artistes

22 employés

1,5 million d'euros en volume d'affaires en 2018

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