Etats-Unis : un cameraman de la BBC agressé lors d’un meeting de Trump

La BBC a protesté auprès de la Maison-Blanche, estimant que la sécurité des journalistes n’était pas assurée lors du meeting.

 Un homme coiffé d’une casquette "Make America Great Again" a été expulsé après avoir agressé un journaliste britanique, lundi soir, à El Paso, durant le discours de Trump.
Un homme coiffé d’une casquette "Make America Great Again" a été expulsé après avoir agressé un journaliste britanique, lundi soir, à El Paso, durant le discours de Trump. Reuters/Jorge Salgado

    La BBC a protesté mardi auprès de la Maison Blanche après l'agression d'un de ses cameramen durant le discours de Donald Trump à El Paso, au Texas, lundi soir.

    Un partisan du président américain s'en est pris au journaliste de la chaîne britannique Ron Skeans alors que celui-ci se trouvait dans l'espace réservé aux médias. Son agresseur, qui portait une casquette avec le slogan « Make America Great Again » (« Rendons à l'Amérique sa grandeur »), a été expulsé par le service d'ordre après avoir insulté les médias. Le journaliste n'a pas été blessé.

    Un correspondant de la BBC à Washington, Gary O'Donoghue, qui couvrait le meeting d'El Paso, a expliqué que l'agresseur a tenté de briser la caméra « après que le président a plusieurs fois chauffé le public sur une partialité présumée des médias ». Après l'agression, Donald Trump s'est interrompu et a demandé aux médias : « Ça va, tout va bien ? ».

    Mardi, dans un message posté sur Twitter, le chef du bureau de la BBC aux Etats-Unis, Paul Danahar, indique avoir demandé à la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, « un examen complet des mesures de sécurité après l'agression d'hier soir (lundi) ».

    «Personne parmi les forces de l'ordre n'est intervenu»

    « L'accès à la zone média n'était pas contrôlé, a ajouté le responsable de la BBC. Personne parmi les forces de l'ordre n'est intervenue avant, pendant ou après l'agression ». Il a souligné dans un autre message que l'agression « était violente et désagréable », mais que la vie du cameraman n'avait pas été menacée. « Toutefois, je crains que cela soit un pas vers quelque chose de plus grave contre un journaliste si la calomnie envers les médias continue », a-t-il mis en garde.

    L'association des correspondants de la Maison Blanche a appelé mardi le président à « faire clairement comprendre à ses partisans que la violence contre les journalistes est inacceptable ».

    La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a répondu que le président « condamne tous les actes de violence contre tout individu ou groupe de personnes, y compris les membres de la presse ». « Nous demandons que chacun participant à un événement le fasse de manière pacifique et respectueuse », a-t-elle ajouté.

    Donald Trump attaque régulièrement les grands médias américains, accusés d'être des « ennemis du peuple » en colportant des « Fake News » (fausses informations) à son égard et à celui de l'administration. Le Patron du New York Times, A.G. Sulzberger, l'une des cibles favorites du président, avait affirmé l'année dernière avoir prévenu le président que son discours contre les médias était « dangereux et nuisible ».