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Le principal avocat de Carlos Ghosn, Motonari Otsuru, démissionne

L’ancien PDG de Renault et de Nissan est en détention au Japon et a été mis en examen pour des malversations financières présumées.

Par  (Tokyo, correspondant)

Publié le 13 février 2019 à 08h58, modifié le 13 février 2019 à 10h51

Temps de Lecture 2 min.

Motonari Otsuru, le 8 janvier à Tokyo.

Coup dur pour Carlos Ghosn. Alors qu’il est toujours en détention au Japon pour des malversations financières présumées en attendant son procès, son principal avocat, Motonari Otsuru, a annoncé mercredi 13 février qu’il avait présenté sa démission.

L’ancien procureur japonais « a soumis une lettre de démission au tribunal », selon un communiqué du cabinet d’avocats. Aucune raison n’a été fournie pour expliquer cette décision, qui intervient alors qu’une première réunion était prévue jeudi entre avocats, juges et procureurs pour préparer le procès.

Entré dans la magistrature en 1980 au parquet de Tokyo, M. Otsuru avait pris la tête en 2005 du bureau d’enquêtes spéciales, un service spécialisé dans la délinquance en col blanc. C’est ce service, lié au ministère de la justice japonais, qui est à l’origine de l’arrestation de M. Ghosn, le 19 novembre dernier.

M. Otsuru s’était montré pessimiste sur les perspectives de libération sous caution de son client avant l’ouverture du procès. Par ailleurs, il aurait désapprouvé l’initiative de M. Ghosn de donner des interviews à la presse, estimant qu’elles pouvaient être interprétées comme des pressions sur le parquet.

Plusieurs mis en examen

L’ancien PDG de Renault et de Nissan a été mis en examen une première fois le 10 décembre, au terme d’une première garde à vue de vingt-deux jours, pour avoir minoré ses revenus dans les rapports de Nissan remis aux autorités boursières entre 2011 et 2015. Au total, sur cette première période, le président de Nissan aurait sous-évalué de 5 milliards de yens (37,7 millions d’euros) sa rémunération, qui s’élevait à près de 10 milliards.

Il l’a été de nouveau le 11 janvier pour des faits similaires entre 2015 et 2018 avec un préjudice avoisinant les 4 milliards de yens (30,1 millions d’euros) et pour abus de confiance aggravé. Le parquet lui reproche d’avoir transféré à Nissan « des pertes sur des investissements personnels » à l’automne 2008.

Carlos Ghosn nie tous les faits qui lui sont reprochés. « Je veux me battre pour rétablir ma réputation et me défendre contre de fausses accusations », a-t-il lancé dans une interview aux Echos et à l’Agence France-Presse, le 31 janvier. Il y dénonce notamment l’attitude de Nissan :

« J’ai face à moi une armée chez Nissan, des centaines de personnes se consacrent à cette affaire, soixante-dix au bureau du procureur et je suis en prison depuis plus de soixante-dix jours. Je n’ai pas de téléphone, pas d’ordinateur, mais comment puis-je me défendre ? »

Avant de poursuivre :

« Chez Nissan, il y a beaucoup de gens dont le rôle est discutable, étrange. C’est très surprenant, alors qu’on me refuse tout droit de me défendre. Je parle d’équité. J’aime le Japon, j’aime Nissan, j’ai consacré tant d’années à relancer l’entreprise, à la reconstruire, à la transformer. Je n’ai rien contre la compagnie. »

Un nouveau conseil : Junichiro Hironaka

M. Otsuru a-t-il démissionné ou a-t-il été limogé car sa défense ne semblait pas porter ses fruits ? M. Ghosn et son entourage s’interrogeaient, en tout cas, sur la stratégie de ses avocats.

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Dans un communiqué transmis par ses proches, M. Ghosn a tenu à remercier son ancien avocat avant de préciser qu’il engageait un nouveau conseil – Junichiro Hironaka – pour cette nouvelle étape dans la procédure, celle du procès. « Je souhaite me défendre vigoureusement (…) non seulement pour établir mon innocence, mais aussi pour mettre en lumière les circonstances qui ont conduit à ma détention inique », écrit-il offensif.

M. Hironaka avait défendu avec succès une ancienne haut fonctionnaire du ministère de la santé et du bien-être, Mme Atsuko Muraki. Arrêtée en 2009 sous le soupçon de malversation, qui avait refusé d’avouer et passa ainsi cinq mois en prison… avant de bénéficier d’un non-lieu à son procès.

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