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« Il n’y a pas de “surtourisme” en Ile-de-France, il faut y aller à fond », dit Valérie Pécresse

Cinquante millions de touristes sont venus à Paris et dans la région en 2018, un record historique.

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Publié le 14 février 2019 à 11h20, modifié le 15 février 2019 à 00h46

Temps de Lecture 3 min.

Touristes sur l’esplanade du Trocadéro à Paris, le 13 février.

Faudra-t-il un jour fixer des quotas de visiteurs à Paris ? Limiter l’accès à Versailles ou à la tour Eiffel, pour éviter les ravages du « surtourisme » ?

D’aucuns s’interrogent, alors que l’Ile-de-France a connu une fréquentation historique en 2018, selon les chiffres dévoilés jeudi 14 février, et alors qu’il faut parfois s’armer de patience pour entrer au Louvre. Plus de dix millions de personnes s’y sont pressées en un an, 25 % de plus que l’année précédente !

Qu’est-ce que cela sera si les classes moyennes des pays émergents continuent de s’enrichir et de vouloir découvrir Paris ? L’essor d’Airbnb suscite aussi des préoccupations, au point que la maire socialiste, Anne Hidalgo, a décidé d’attaquer en justice la plate-forme de location meublée. Elle lui réclame 12,5 millions d’euros en raison d’annonces jugées illégales.

« Plan de relance »

Valérie Pécresse, elle, ne craint pas un envahissement touristique. « Il n’y a pas de sur-tourisme en Ile-de-France », assure la présidente (Les Républicains) de la région. A ses yeux, Paris est loin de connaître la relative saturation dont sont victimes Venise ou Barcelone. « Nos infrastructures sont au contraire sous-utilisées. Des destinations comme Vaulx-le-Vicomte [Seine-et-Marne], la maison de Van Gogh à Auvers-sur-Oise [Val-d’Oise] ou celle de Cocteau à Milly-la-Forêt [Essonne] ne sont pas assez mises en valeur. Donc il faut y aller à fond. »

Selon une étude réalisée pour le Comité régional du tourisme, « seuls 3 % des Franciliens sont hostiles à l’essor du tourisme, contre 20 % à Venise ou à Amsterdam, ajoute Valérie Pécresse. On peut augmenter la fréquentation sans crainte de rejet. »

En 2019, elle espère bien que l’Ile-de-France attirera plus de touristes encore, surtout si la crise des « gilets jaunes » s’apaise. Depuis novembre 2018, les samedis de manifestations émaillées de violences dans la capitale ont cassé net la croissance du secteur. Les prévisions des réservations aériennes pour la période de février à avril sont en baisse de 6 % par rapport à 2018. Pour redresser le cap, la région annonce un « plan de relance » visant en particulier à séduire les clients français, espagnols et chinois. Il passera par des actions de communication, mais aussi par l’ouverture ou la modernisation d’une douzaine de points d’accueil des touristes à Orly, Roissy, dans les grandes gares, etc.

Malgré les grèves à la SNCF au printemps et les « gilets jaunes » à partir du 17 novembre, l’année 2018 s’est révélée « excellente » pour le tourisme à Paris et dans sa région, confirme Georges Panayotis, le fondateur du cabinet de conseil spécialisé MKG. Environ 50 millions de touristes ont visité l’Ile-de-France, 4 % de plus qu’en 2017, et ils y ont dépensé 21,5 milliards d’euros, d’après les estimations du Comité régional du tourisme.

Retour des clients étrangers

Entre les hésitations de certains visiteurs après les attentats de 2015 et la concurrence d’Airbnb, les hôtels d’Ile-de-France avaient connu deux années moroses. En 2018, ils ont retrouvé une bien meilleure situation, comptabilisant 35 millions d’arrivées, du jamais-vu.

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Un record obtenu grâce au retour des clients étrangers (+ 9 %), notamment italiens et japonais, alors que les Français, eux, se sont montrés un peu moins présents (− 1 %). Résultat : pour la première fois de l’histoire, les hôtels de la région ont été occupés par davantage d’Américains, de Britanniques, d’Allemands, de Chinois, et autres, que de Français.

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Cet afflux a fait remonter le taux de remplissage des établissements à 76,5 %, et les a incités à augmenter nettement leurs prix. En moyenne, celui de la chambre a progressé de 7,5 % ! « Ce n’est qu’un rattrapage après des années de baisse, nuance un professionnel. En valeur absolue, les prix ont à peine retrouvé leur niveau de 2014. »

Si l’on veut attirer davantage de touristes, « il faut s’interroger sur l’offre, commente pour sa part M. Panayotis. A Paris, les palaces ont été rénovés. Mais on a peu innové en ce qui concerne le milieu et l’entrée de gamme. Les chambres sont souvent trop chères pour les familles, qui se tournent vers Airbnb. D’autres clients vont à Madrid, Amsterdam ou Berlin, attirés par des lieux plus conviviaux, et meilleur marché. Il y a du travail à faire ! »

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