Au Japon, 13 couples homosexuels ont décidé de marquer le jour de la Saint-Valentin en saisissant la justice. Le 14 février, ils ont simultanément déposé une plainte contre l’État auprès des tribunaux de quatre villes de l’archipel nippon, en proclamant que l’absence d’une législation sur le mariage pour tous ne respecte pas la liberté du mariage et l’égalité pour tous garanties par la Constitution.

Au Japon, “il s’agit de la première action en justice pour la légalisation du mariage homosexuel qui fait référence à la Constitution, selon leurs avocats”, rapporte le Tokyo Shimbun. Les plaignants comprennent huit couples de gays et cinq couples de lesbiennes. “Afin de soulever le problème dans la société, ils ont choisi le jour de la Saint-Valentin”, explique l’Asahi Shimbun.

Le Japon reste un pays où le droit des minorités sexuelles est peu reconnu. Onze municipalités délivrent un certificat d’union aux couples LGBT, mais il n’a aucune valeur juridique. Pour assurer leur protection légale, bon nombre de couples homosexuels japonais “adoptent” leur conjoint.

Un des demandeurs explique dans le Mainichi Shimbun : “[Par cette action,] ce que l’on revendique n’est pas un droit particulier, mais l’égalité.”

Or ni le gouvernement ni le Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir) “n’envisagent le moins du monde de plancher sur la légalisation du mariage LGBT”, souligne l’Asahi Shimbun. En fait, l’article 24 de la Constitution promulguée en novembre 1946 stipule que “le mariage est fondé uniquement sur le consentement mutuel des deux époux”. Pour le gouvernement, cet article ne prévoit pas le mariage homosexuel, tandis que les défenseurs considèrent qu’il ne l’interdit pas explicitement.

Par ailleurs, le quotidien fait remarquer que “les discriminations et les préjugés sur les minorités sexuelles persistent au sein du PLD. On est encore très loin de lancer le débat.” En effet, en août 2018, la députée du PLD Mio Sugita a écrit dans un article publié par le magazine mensuel Shincho 45 que, comme les homosexuels “n’ont pas d’enfants, ils ne sont pas ‘productifs’. Cette déclaration a suscité de nombreuses critiques, ce qui a conduit le magazine à suspendre sa publication.