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Qezelabad, le village afghan construit avec des roquettes soviétiques pour fondations

Environ quatre cents roquettes sont incorporées aux habitations. Trente ans plus tard, les autorités afghanes ont décidé d’envoyer des démineurs.

Publié le 15 février 2019 à 15h50, modifié le 15 février 2019 à 15h50 Temps de Lecture 1 min.

Le 15 février 1989, des véhicules de l’Armée rouge quittent l’Afghanistan en empruntant le pont de Termez entre l’Afghanistan et l’Ouzbékistan, alors république soviétique.

Le 15 février 1989, après dix ans d’intervention en soutien au « régime frère » de Kaboul face à la rébellion islamique, l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) retirait ses dernières unités d’Afghanistan. Ce retrait, décidé par Mikhaïl Gorbatchev, signait une humiliante défaite pour l’URSS et contribuait à sa chute.

Mais en quittant le pays les troupes soviétiques ont laissé quelques souvenirs dont se seraient volontiers passés les Afghans : des dizaines de milliers de mines ou de munitions non explosées, comme dans le village de Qezelabad, rapporte la BBC.

Les habitants de ce village situé à proximité de la grande ville de Mazar-e-Charîf, dans la province de Balkh, dans le nord du pays, ont récupéré quelques centaines de roquettes BM-21. Ces descendants des Katioucha, les lance-roquettes multiples de la seconde guerre mondiale, mesurent 3 mètres de long, ont un diamètre de 8 à 10 cm et ressemblent à des poutrelles. Quoi de plus logique, alors, que de les utiliser pour construire des ponts, des planchers, des bloque-porte, quand ils ne servent pas à soutenir des ceps de vigne ou les murs d’un grenier ?

Quand les Soviétiques sont partis, les habitants n’avaient pas de quoi reconstruire leurs maisons. Izatullah, un ancien du village, raconte qu’il était adolescent lorsque les roquettes ont été amenées et utilisées pour confectionner des toits. Il admet que les habitants ont d’abord eu peur. Puis ils ont oublié.

1 200 kg de TNT

Trente ans plus tard, les autorités afghanes ont envoyé des démineurs. Dans une habitation, ils ont trouvé vingt-six roquettes, soit l’équivalent de 1 200 kg de TNT, raconte Abdul Rahman, qui dirige les équipes de démineurs.

Certains villageois ont même découvert à cette occasion de quoi leurs fondations étaient constituées. Des femmes se sont rendu compte que des roquettes étaient à proximité de leur cheminée. Dégradées par le temps, elles sont sensibles aux chocs et à la pression, leur neutralisation est une tâche risquée.

L’équipe des démineurs a procédé à l’extraction de certaines d’entre elles, elles ont été emmenées hors du village et détruites.

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