Le Premier ministre Edouard Philippe a émis vendredi l'idée de demander des "contreparties" aux citoyens en échange du versement d'aides sociales, tout en reconnaissant qu'il s'agissait d'un sujet "explosif".
"Est-ce qu'on demande des choses en contrepartie des mécanismes de solidarité?", a-t-il demandé lors d'un échange avec des élus locaux et des dirigeants de PME dans le Finistère organisé dans le cadre du "grand débat national". "C'est un débat totalement explosif."
"Moi, ma conviction, qui est une conviction personnelle, c'est que compte tenu de l'importance de nos mécanismes de solidarité, compte tenu de nos finances publiques, compte tenu de la situation d'un pays qui est en croissance mais qui reste avec un niveau de chômage élevé, il faut qu'on s'interroge sur ces contreparties", a-t-il ajouté.
RSA contre bénévolat
"Il faut qu'on regarde ce qu'on peut réfléchir avec nos concitoyens comme contrepartie au versement obligatoire", a-t-il poursuivi. "C'est indispensable d'avoir des mécanismes de solidarité pour ceux qui sont dans la difficulté, on est un pays où la solidarité ça compte, il ne s'agit pas de revenir en arrière, il s'agit de s'interroger sur 'est-ce que cette solidarité, elle peut s'accompagner de contreparties, d'activités, d'activités d'intérêt général'?"
En 2016, la décision du conseil départemental du Haut-Rhin de conditionner le versement du RSA à des heures de bénévolat avait suscité une polémique et avait été dénoncée par les associations venant en aide aux personnes précaires.
En juin 2018, le Conseil d'Etat a validé cette décision à condition que ces heures de bénévolat "puissent contribuer à une meilleure insertion professionnelle du bénéficiaire et restent compatibles avec la recherche d'un emploi".