Cazeneuve veut se mettre "au service du collectif" et "être utile"

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a confié à des sénateurs socialistes vouloir se mettre "au service du collectif" pour que la gauche puisse "retrouver une espérance", selon des propos rapportés jeudi par "Le Figaro" et confirmés à l'AFP par des participants. "Je veux être utile", a déclaré Bernard Cazeneuve, qui a quitté la politique en 2017, au cours d'un dîner mercredi soir au Sénat, qui a rassemblé une cinquantaine de personnes. Selon plusieurs participants, Bernard Cazeneuve s'est montré très critique vis-à-vis du chef de l'Etat, estimant que ses "petites phrases" avaient eu des "conséquences très lourdes", et fustigeant sa volonté de ne rien céder sur la "justice sociale".

L'ex-ministre, 55 ans, a aussi pris ses distances avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure, affirmant que "la lucidité ne consiste pas à détruire ce que nous avons fait" -une allusion à l'inventaire sans concession du quinquennat dressé par Olivier Faure le 29 janvier. "C'était un très bon moment politique", cela montre "qu'il représente une force d'espérance pour la reconstruction d'une gauche sociale-démocrate", a commenté auprès de l'AFP un pilier du groupe PS.

"Un débat sur la taxation des citoyens français résidant à l'étranger"

Coïncidence ou pas, Bernard Cazeneuve signe ces jours-ci la préface d'un livre qui entend tracer des perspectives pour la gauche de gouvernement, intitulé "La gauche du réel, Un progressisme pour aujourd'hui". Constatant la "déception" des électeurs face aux débuts du quinquennat d'Emmanuel Macron, alors que "la réforme de notre modèle social patine et (que) les injustices se creusent", Bernard Cazeneuve estime que "des millions d'électeurs" attendent des "socialistes, progressistes, républicains, écologistes" une "nouvelle proposition politique".

Celle-ci devra répondre à trois "défis": écologique, économique, démocratique, alors que le PS, au plus bas dans les sondages, peine à rassembler à gauche, notamment en vue des élections européennes de mai. Critique des "excès" de la mondialisation, qui creuse les "inégalités" Bernard Cazeneuve propose notamment de pas être "aussi dogmatiques que nos prédécesseurs sur le commerce international".

Bernard Cazeneuve suggère aussi de "taxer les grandes firmes au juste niveau", et "d'ouvrir un débat sur la taxation des citoyens français résidant à l'étranger". "Puisse (la) lecture (de ce livre) vous donner envie de vous joindre à nous pour cet enthousiasmant chantier de la refondation de la gauche de gouvernement", conclut l'ex-Premier ministre.