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Dans «Au tableau!», diffusée sur C8 mercredi 20 février, Christophe Castaner livre face à des enfants son analyse du mouvement des «gilets jaunes». Voici en exclusivité un extrait de son passage dans l'émission.
Les «gilets jaunes» entament ce samedi leur acte 14 dans les rues de Paris et des grandes villes françaises. Ces trois mois de mobilisation, marqués par des violences et des dégradations, sont au cœur des questions que les enfants de l’émission « Au tableau!» ont posé à leur invité Christophe Castaner .
Interrogé sur le sujet pendant plus de 15 minutes, le ministre de l’Intérieur livre son analyse sur le mouvement et reconnaît quelques erreurs de sa part. «Je sens que dans ce mouvement des gilets jaunes, il n’y a que des perdants. Au fond on est dans une société de haine. Vous n’imaginez pas tout ce que je vois passer sur les réseaux sociaux, toutes les lettres que je reçois», explique-t-il à la classe. Alors que la semaine dernière, le domicile de Richard Ferrand a été la cible d’une tentative d’incendie, Christophe Castaner confie qu'il reçoit à son domicile personnel des lettres d’insultes. Son épouse et une de ses filles y vivent et «même à elles on adresse des lettres d’insultes, de menaces», se désole-t-il. «Il y a cette violence là, je pense qu’elle nous fait perdre tous. Autant du côté des gilets jaunes, que du côté des institutions, du gouvernement», poursuit le patron de la place Beauvau.
Voir l'extrait exclusif du passage de Christophe Castaner :
Christophe Castaner reconnaît également «incarner aussi une part de violence», «celle des policiers qui répliquent et qui ont blessé des gilets jaunes». «Ce n’est pas une faute car ils sont dans leur droit de se défendre mais c’est dramatique quand un "gilet jaune" est blessé», plaide-t-il encore.
Dans cette émission enregistrée il y a quinze jours, le ministre reconnaît qu’il n’imaginait pas, lors de la première manifestation du 17 novembre 2018, l’ampleur que le mouvement prendrait. Quand il y a eu le premier accident dramatique (une femme tuée par une automobiliste en Savoie, le 17 novembre, Ndlr), il s’est dit «bon ça va s’arrêter et on va se mettre autour de la table pour discuter», soulignant qu’à l’époque la revendication visait une taxe sur les carburants. «On l’a supprimée depuis et pourtant le mouvement a continué. C’est comme si c’était une machine qui ne s’arrête pas. On a créé une sorte de monstre qui est sorti de sa boîte et il continue à s’agiter», poursuit-il face à la classe.
Enfin, une fillette lui demande pourquoi les «gilets jaunes» se sont manifestés maintenant, lui rappelant que les souffrances au cœur des revendications durent depuis plusieurs années. Christophe Castaner évoque une «colère» qui était «tellement profonde qu’à un moment donné elle a explosé». Il reconnaît aussi des fautes qu’il a pu faire. «J’étais porte-parole du gouvernement, c’est moi qui tentait d’expliquer la politique du gouvernement. Il y a quelques sujets où je n’ai pas été bon manifestement».
*«Au Tableau!», diffusé le mercredi 20 février sur C8 à 21 heures, avec Christophe Castaner, Christian Estrosi et Kad Merad.