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Quelques astuces pour nourrir les oiseaux de son jardin (ou de son balcon)

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La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) préconise notamment un nourrissage hivernal, de mi-novembre à fin mars.
par Aurore Coulaud
publié le 16 février 2019 à 12h14
Retrouvez toutes les semaines dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.

Que celui qui n'a jamais pris plaisir à épier derrière le voilage d'une fenêtre les plumes chatoyantes d'une mésange, d'un rouge-gorge ou d'un gros bec lève la main. Une image bucolique quelque peu entachée par le terrible déclin des insectes dans le monde entier contribuant notamment à la chute toute aussi vertigineuse des oiseaux des campagnes en France. Rappelons-le : l'Europe aurait perdu près de 80% de ses insectes en moins de 30 ans, selon une étude parue fin 2017, amenant à la disparition de plus de 400 millions d'ovipares pourtant essentiels à l'équilibre des écosystèmes. Voici quelques conseils pratiques pour encore espérer les observer dans son jardin ou sur son balcon.

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Quand les nourrir ?

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) que nous avons contactée, préconise un nourrissage hivernal, de mi-novembre à fin mars. Période où les oiseaux ont besoin de compenser les fortes pertes énergétiques en raison du froid et des journées très courtes. C'est aussi une saison où les denrées sont plus rares, parfois inaccessibles à cause de la neige ou de la glace. Si certains pays comme l'Angleterre préconisent un nourrissage toute l'année, arguant que ça augmenterait la productivité des nichées, la LPO a saisi son propre conseil scientifique et technique pour étudier la question.

Où disposer la mangeoire et l’abreuvoir ?

L'association conseille d'utiliser des mangeoires «table» ou «plateau» sur pied et de les disposer bien en vue, sans buissons proches, au milieu d'une pelouse, par exemple. Ça permet aux oiseaux de voir les éventuels prédateurs. A noter qu'il existe des sortes de herses qui empêchent les chats de grimper aux troncs d'arbre et au pied des mangeoires. Celles type silo «distributeur automatique» de graines peuvent être directement suspendues aux branches des arbres ainsi qu'à la rambarde d'un balcon, détaille l'un des animateurs du programme Refuges LPO destiné à préserver la biodiversité de proximité. Nettoyez-les régulièrement. Surtout, ne répandez pas de la nourriture au sol, cela favorise la prolifération des maladies et attire les pigeons de ville (pigeon domestique), dont le nourrissage est interdit dans les cours privatives et en ville par arrêtés préfectoraux. Attention aussi à ne pas placer les mangeoires trop près d'une baie vitrée pour éviter tout risque de collision, à moins d'y appliquer des autocollants sous forme de silhouettes. Enfin, n'oubliez pas de disposer un point d'eau libre, un abreuvoir en forme de coupelle, en été comme en hiver.

Quel type de nourriture ?

En hiver, les passereaux des jardins (la plus grande famille d’oiseaux dont beaucoup sont considérés comme «chanteurs») recherchent principalement des graines riches en lipides. Les mieux adaptées, selon la LPO : les graines de tournesol, les cacahuètes/arachides (attention, non grillées et non salées), le millet, le maïs concassé, les graines de nyger (des petites graines noires très riches en lipides), les pains de graisse (éviter ceux contenant de l’huile de palme bien sûr). Il est également conseillé de bannir le pain, les gâteaux, les croûtes de fromage et de bien regarder la composition de certains mélanges «oiseaux du ciel» disponibles en grandes surfaces. En effet, certains ne conviennent pas aux oiseaux sauvages de nos régions, notamment ceux contenant des pois, lentilles, du blé…

Si vous cherchez à attirer les mésanges, les pics, les sittelles torchepot ou encore les chardonnerets élégants, sur les conseils de Nicolas Macaire du programme Refuges LPO, privilégiez le tournesol, le nyger et les cacahuètes. Les pains de graisse conviennent mieux aux oiseaux «acrobates» (mésanges, pics et sittelles). Les oiseaux à becs fins, comme le rouge-gorge familier, l’accenteur mouchet vont plutôt prélever des petites graines (millet) au pied des mangeoires. Enfin, certaines espèces prélèvent la pulpe de fruits flétris (pommes, poires, raisins), comme le merle noir, les grives, la fauvette à tête noire et parfois les mésanges.

Un nourrissage éthique, c’est possible ? 

Les circuits courts et les structures locales, dans lesquelles s'approvisionne notamment la LPO, sont recommandés. «Il y a du tournesol bio, produit par des COOP locales (sacs de graines bios). L'huile de palme (vecteur de déforestation en Indonésie et Amazonie) est bannie de nos pains de graisse. Les graisses recyclées (suif de bœuf et de porc) sont utilisées.»

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