Montbéliard - Éducation Les lycéens de Montbéliard recherchent désespérément un enseignant pour préparer le bac

Elles ont appelé la semaine dernière le rectorat pour dire combien elles étaient inquiètes avec l’échéance du bac qui se rapproche chaque jour un peu plus. La réponse des hautes instances les a scotchées : « Prenez l’Annabac et révisez… » La jeune Tulin a failli en avaler son chapeau. « Si on suit la logique du rectorat, à quoi bon se lever le matin à 6 h pour aller au lycée ! On peut se passer de profs puisqu’il y l’Annabac. Non mais, on croit rêver… »

Pas un rêve. Un cauchemar pour les élèves des deux classes de terminale sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) au lycée Germaine-Tillion de Montbéliard. Depuis la rentrée de septembre, les absences répétitives d’une enseignante qui assure les cours d’économie, de droit et des ressources humaines plongent les lycéens dans ce qu’ils nomment pudiquement « le plus grand désarroi ».

Ce n’est pas comme si ces matières comptaient pour des prunes aux épreuves du bac : coefficient 6 pour les ressources humaines, 5 en éco-droit. 6 encore pour un projet que chaque élève doit soutenir à l’oral et sur lequel, faute de prof pour les guider, pas l’ombre d’un travail n’a encore été entamé.

« À la mi-février, le déficit cumulé en cours non assurés est de 90 heures. C’est juste impensable et pourtant… », dénonce Carole Sanchez, maman d’une lycéenne.

« Nous avons un bac blanc après les vacances. On a eu si peu de cours qu’on ne sait pas sur quoi on va pouvoir nous interroger… »

Depuis des semaines, elle remue ciel et terre avec son mari pour qu’une solution durable soit trouvée. Elle ne compte plus le nombre de mails, coups de fil, courriers – une pétition aussi – adressés au rectorat et au proviseur de l’établissement. Elle a même écrit au ministère de l’Éducation nationale. Pour lui dire « combien la situation était désespérée ».

De leur côté, les élèves ont aussi agi. Individuellement et collectivement. « Privés de ces enseignements, comment va-t-on pouvoir sereinement ou non affronter les épreuves du bac ? » interrogent d’une même voix Margot, Yasmina, Alycia, Auriane, Théo et les autres. « Sans compter qu’après les vacances de févier, nous avons un bac blanc en éco-droit et ressources humaines », lâche Redouane. « Dans ces matières, nous n’avons pas eu une note depuis le début de l’année. Et si peu de cours qu’on n’imagine pas sur quoi on va bien pouvoir nous interroger. »

On se doute bien que l’établissement n’est pas resté les bras croisés. Bien conscient de la problématique, le proviseur a fait des pieds et des mains pour trouver un(e) remplaçant(e) à l’enseignante en arrêt maladie. Il l’a trouvé.

Une enseignante vient tout juste de postuler

La contractuelle est restée en poste quinze jours. Pour des raisons personnelles, elle n’a pas souhaité « prolonger ». Retour à la case départ. Ou presque.

« Il y a désormais urgence à trouver un remplaçant ou contractuel permanent. N’y aurait-il donc pas de prof d’éco-droit et de RH dans l’académie ? » interroge Carole Sanchez. Le vivier semble très clairsemé.

Bonne nouvelle pourtant. Envoyée par le rectorat, une suppléante a pris attache jeudi avec le Germaine-Tillion qui, à l’aube des vacances de février, a bon espoir d’une sortie de crise pour les deux classes de STMG. Pas trop tôt car on y frôlait le gros coup de blues. Reste à savoir si les 90 heures pourront être rattrapées…