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14 tonnes d’aide humanitaire française pour le Venezuela confisquées à Caracas par la Garde nationale
©DR

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Des photos prises à l’aéroport international de Caracas, Maïquetia, ce jeudi 14 février 2019, montrent la confiscation de six palettes d’aide humanitaire expédiées en urgence par Paris.

Alexandra Lavastine

Alexandra Lavastine

Alexandra Lavastine est octeur en philosophie, historienne et essayiste.

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Nous avons appris de source médicale que les militaires de la Garde nationale bolivarienne, un des piliers de la dictature de Nicolas Maduro, ont confisqué, ce jeudi 14 février à l’aéroport de Caracas, six palettes d’aide humanitaire expédiées en urgence par Paris et affrétées par un avion d’Air France. Sur ces clichés pris clandestinement, on distingue (en haut, à droite) le sigle de la Croix-Rouge internationale. Dès l’atterrissage de l’appareil, la Garde nationale (dont on aperçoit un des membres en haut, à gauche) s’est opposée à ce que le personnel diplomatique de l’ambassade de France à Caracas récupère ces 14 tonnes d’aide médicale. Il s’agit, pour l’essentiel, de médicaments et autres produits destinés notamment aux malades du cancer ou aux patients dialysés. Les six palettes, contenant des produits thermosensibles, ont été entreposées à dessein dans un hangar non réfrigéré et inadapté à leur conservation. Et ce, dans un contexte où la vie de dizaines de milliers de malades, souffrant de la famine comme de l’absence de soins, se trouvent menacée à brève échéance.

Cette nouvelle provocation survient alors que les hôpitaux vénézueliens, sinistrés, ne sont plus en mesure de soigner leurs patients. On n’y trouve ni aspirine, ni seringue, ni médicaments d’aucune sorte. De nombreux blocs opératoires sont hors service, de même que les ascenseurs. Avant d’être hospitalisés, les patients doivent acheter leurs traitements, leurs produits anesthésiques, leur thermomètre, leurs pansements ou leurs sachets de perfusion au marché noir (à condition d’en avoir les moyens). Et apporter eux-mêmes leurs draps et leur nourriture, cela va de soi.

À l’aube de ce jeudi 14, tandis que le régime faisait main basse sur l’aide française acheminée par avion à Caracas, rappelons que Maduro a également fait placer de nouveaux containers pour barrer le pont qui relie la Colombie au Venezuela, bloquant ainsi le passage de quelque 30 tonnes d’aide humanitaire internationale, stockées à la frontière. La semaine dernière, Juan Guaido, reconnu par une cinquantaine de pays comme le président par interim du Venezuela, avait pourtant averti les militaires qu'empêcher l’entrée de cette aide les transformerait en « quasi génocidaires » car il s’agit bien d’un « crime contre l'humanité ». « Aujourd’hui, 300 000 Vénézueliens sont condamnés à mort si l’urgence n’est pas gérée ! », a-t-il dénoncé. Depuis quelques jours, nouvelle farce : les Vénézueliens qui franchissent les postes frontières entre les deux pays pour bénéficier de l’aide, se voient contraints de signer un document, pour avoir soi-disant droit aux colis, prétendent les gardes. Surprise : les signatures récoltées se retrouvent sur une pétition de soutien à... Maduro. Enfin, toujours ce jeudi 14, une collecte de 100 millions de dollars était annoncée à l’issue d’une conférence internationale organisée au siège de l’Organisation des Etats américains (OEA) à Washington, afin de « sensibiliser » les gouvernements, organismes internationaux et autres ONG au secours à apporter à la population vénézuelienne.

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