Alain Finkielkraut témoigne après avoir subi des insultes antisémites : "J'ai ressenti une haine absolue"
Le philosophe Alain Finkielkraut a été victime d'insultes antisémites samedi après-midi à Paris en marge du rassemblement des Gilets jaunes. Il témoigne en exclusivité dans le JDD.
"J'ai ressenti une haine absolue, et malheureusement, ce n'est pas la première fois", a réagi auprès du JDD samedi Alain Finkielkraut, victime d'insultes antisémites plus tôt dans la journée par des Gilets jaunes. Le philosophe a croisé par hasard la route de manifestants samedi, dans le 14e arrondissement parisien, alors qu'il raccompagnait un proche. Et la rencontre a été violente pour l'académicien, quand il a voulu s'approcher de la manifestation. "Barre toi, sale sioniste de merde", "nous sommes le peuple", "Retourne à Tel Aviv" lui ont notamment hurlé des Gilets jaunes, d'après les images filmées par Yahoo Actualités et par un journaliste indépendant, Charles Baudry.
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"J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre [qui se sont interposées entre lui et les manifestants], heureusement qu'ils étaient là", raconte Finkielkraut. Selon lui, tous n'étaient pas agressifs, l'un d'entre eux lui a même proposé de revêtir un gilet et de rejoindre le cortège, un autre a salué son travail.
Emmanuel Macron a appelé Alain Finkielkraut pour lui témoigner son soutien
Le chef de l'État, Emmanuel Macron, a appelé l'essayiste par la suite pour lui témoigner son soutien. Le chef de l'Etat a également dénoncé ces insultes dans des tweets samedi soir : "Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun. Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolèrerons pas."
Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolèrerons pas.https://t.co/WSUTuJmQWX
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 février 2019
De nombreuses personnalités ont aussi condamné ces insultes, à l'instar du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui a écrit sur Twitter : "Un déferlement de haine à l'état pur que seule l'intervention de la police a interrompu. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE." "La bête immonde tapie dans l'anonymat d'une foule. Ceux qui insultent ont le visage découvert. J'espère qu'ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés", a renchéri le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Le député Les Républicains Guillaume Larrivé, a lui demandé : "Qu'attend le ministre de l'intérieur pour faire interpeller et livrer à la justice, sans délai, la horde antisémite qui s'en est pris, cet après-midi, à Alain Finkielkraut?"
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