Et si Paris devenait la vitrine de la mode durable à l'international dès 2024, à l'occasion des JO ? C'est l'objectif de l'association Paris Good Fashion qui vient d'être lancée par la mairie de Paris et soutenue par de grands noms de la mode comme LVMH, Chanel ou encore la Fondation Ellen McArthur. Experts, marques, professionnels de la mode... Chaque semaine, Novethic vous propose un signe fort qui prouve que le combat pour une transition écologique et juste trouve sa voie. 

C’est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Le secteur textile consomme l’équivalent de 32 millions de piscines olympiques d’eau chaque année pour assurer sa production. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la mode représente 2 % des émissions globales de gaz à effet de serre et pourrait même cumuler, en 2050, 26 % des émissions. Mais c’était sans compter un mouvement qui prend de plus en plus d’ampleur, celui de la mode responsable.
Des petits créateurs écoresponsables comme l’entreprise "Les Récupérables" qui conçoit des pièces uniques à partir de vieux tissus aux Galeries Lafayette qui ont fédéré 500 marques autour du mouvement Go For Good, les initiatives se multiplient. Mais elles sont isolées. C’est pourquoi le 28 janvier à l’Institut français de la mode (IFM), la mairie de Paris, accompagnée de l’ancienne journaliste mode Isabelle Lefort, a lancé l’association Paris Good Fashion.
Paris veut reprendre le leadership
"L’objectif est de réunir tout le monde autour de la table pour que Paris devienne, en 2024, la capitale de la mode durable. La tenue des Jeux olympiques est une vitrine formidable pour reprendre le leadership sur le sujet", explique Isabelle Lefort, qui pilote le projet. De grandes maisons de luxe comme LVMH, Chanel ou Kering (qui détient notamment Gucci et Yves Saint Laurent) ont déjà rejoint ce mouvement soutenu par la Fondation Ellen McArthur, l’IFM ou encore l’Ademe.
"Paris Good Fashion réunit des professionnels de la mode, des marques, des experts… qui vont travailler à l’élaboration d’une feuille de route pour partager les bonnes pratiques", décrypte Isabelle Lefort. Cette feuille de route reposera sur trois grands thèmes : l’économie circulaire, l’approvisionnement et la traçabilité et le développement de processus plus durables tels que l’énergie, la distribution ou la communication.
Des engagements mais pas de contrainte
"Nous attendons des engagements ambitieux mais réalistes", affirme à Novethic Antoinette Guhl, adjointe à la Mairie de Paris chargée de l’Économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire. "Ce mouvement répond à un besoin des acteurs de la mode de pouvoir s’engager collectivement sur le gaspillage vestimentaire, le choix des matières premières ou encore l’événementiel"
Ici pas de contrainte, les marques s’engageront à leur rythme selon leurs problématiques. Mais elles devront s’y tenir pour répondre à la fois à la pression des consommateurs, de plus en plus conscients des enjeux écologiques de ce secteur, et à la fois au législateur. Cet été, le gouvernement devrait présenter le projet de loi sur l’économie circulaire qui prévoit d’interdire aux marques de jeter ou brûler leurs invendus. Une pratique, marginale, mais encore employée chez les maisons de luxe. 
Marina Fabre, @fabre_marina

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