Injures contre Alain Finkielkraut : le suspect a évolué dans la mouvance salafiste

L’homme qui apparaît sur la vidéo en train d’insulter le philosophe a été identifié comme un islamiste radical, connu des services de renseignement.

    Ses paroles haineuses ont déclenché un torrent d'indignations. Visage découvert, parfaitement identifiable avec sa barbe légèrement rousse, il a été, samedi, le plus virulent parmi les manifestants qui ont injurié Alain Finkielkraut dans le quartier Montparnasse, en marge de l'acte 14 des Gilets jaunes. « Tu es un haineux et tu vas mourir, tu vas aller en enfer » l'entend-on dire au philosophe sur l'une des vidéos devenue virale sur les réseaux sociaux.

    Selon nos informations, cet homme qui aurait été identifié par un policier est connu des services de renseignement pour avoir évolué en 2014 dans la mouvance radicale islamiste, d'obédience salafiste. Mais il n'a jamais fait l'objet d'un suivi au titre du Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

    Ce manifestant radicalisé, originaire de Mulhouse, n'a pas encore été interpellé. Ni aucun de ces acolytes.

    Le matin même, une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris pour « injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image ou moyen de communication ». Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la PJ parisienne. Plusieurs manifestants agressifs ont notamment crié face au philosophe : « Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France, elle, est à nous ».

    Finkielkraut ne souhaite pas porter plainte, la LICRA si

    C'est le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui, le premier, dans un tweet, a annoncé l'identification par ses services d'un suspect, « reconnu comme le principal auteur des injures ». Des policiers avaient dû s'interposer pour protéger Alain Finkielkraut.

    Si le philosophe n'a pas souhaité pour l'instant porter plainte, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a fait part, elle, de son intention de saisir la justice. « L'injure publique à caractère antisémite ou raciste est punie par la loi du 29 juillet 1881, précise l'avocat David-Olivier Kaminski, président de la Licra Paris. Selon lui, il est aujourd'hui grand temps qu'un plan Marshall contre l'antisémitisme stoppe ce cancer qui fait mal à la France. »

    À Lyon, enquête sur l'attaque d'un fourgon de CRS

    Chronique de la haine ordinaire, une autre vidéo détaillant la violente d'attaque d'un fourgon de CRS, samedi, lors d'une manifestation des Gilets jaunes, à Lyon, a conduit le parquet à ouvrir une enquête pour « violence avec armes et en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique ». « On est pris à partie et on reçoit des pavés », indique à sa hiérarchie un policier qui filme la scène depuis le véhicule et dont le sang froid impressionne.

    Au volant, terrorisée, sa collègue, une jeune adjointe de sécurité, appartenant à une compagnie de CRS autoroutière, tente, sirène de police en action, de se frayer un chemin entre deux files de voitures, sous les jets de projectiles. « Nous avons voulu montrer la violence gratuite à laquelle sont confrontées les forces de l'ordre » explique Denis Jacob, le secrétaire général d'Alternative CFDT police, qui a diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux.