Et si l'on pouvait reconstruire un site archéologique comme on monte un jeu de Lego ? C’est l’approche choisie par un archéologue de l’université de Californie à Berkeley (États-Unis), Alexei Vranich, pour le temple de Pumapunku (la "Porte du puma") de la civilisation de Tiwanaku, le premier empire des hauts plateaux andins, situé près du lac Titicaca en Bolivie. Un État théocratique mal connu qui a connu son apogée entre 500 et 950.
Inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, les ruines de structures monumentales faites de blocs de pierre sculptés emboîtés les uns dans les autres, sans mortier, ont subi nombre de dégradations depuis leur découverte par les conquistadors espagnols. Pour ne rien arranger, les tentatives de reconstruction, au milieu du XXe siècle, ont été mal faites. Étant donné les dimensions et le poids ( jusqu’à plusieurs dizaines de tonnes) des éléments, difficile de les déplacer. D’où l’idée du chercheur américain, qui vient de publier son travail dans Heritage Science : tout reprendre en reproduisant les blocs de pierre en miniature par impression 3D.
Les cotes, les détails et les plans du temple étaient dans les notes d’archéologues
Et si l'on pouvait reconstruire un site archéologique comme on monte un jeu de Lego ? C’est l’approche choisie par un archéologue de l’université de Californie à Berkeley (États-Unis), Alexei Vranich, pour le temple de Pumapunku (la "Porte du puma") de la civilisation de Tiwanaku, le premier empire des hauts plateaux andins, situé près du lac Titicaca en Bolivie. Un État théocratique mal connu qui a connu son apogée entre 500 et 950.
Inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, les ruines de structures monumentales faites de blocs de pierre sculptés emboîtés les uns dans les autres, sans mortier, ont subi nombre de dégradations depuis leur découverte par les conquistadors espagnols. Pour ne rien arranger, les tentatives de reconstruction, au milieu du XXe siècle, ont été mal faites. Étant donné les dimensions et le poids ( jusqu’à plusieurs dizaines de tonnes) des éléments, difficile de les déplacer. D’où l’idée du chercheur américain, qui vient de publier son travail dans Heritage Science : tout reprendre en reproduisant les blocs de pierre en miniature par impression 3D.
Les cotes, les détails et les plans du temple étaient dans les notes d’archéologues
Resté inachevé, le temple de Pumapunku se compose de 140 blocs d’andésite assis sur 17 dalles de grès. Le chercheur a retrouvé les cotes, les détails et les plans dans les notes d’archéologues du XIXe siècle et des années 1990 ; il a utilisé les archives photographiques et a réalisé ses propres relevés sur place. Ces données ont été entrées dans le logiciel de modélisation Auto-CAD, très utilisé par les architectes, pour générer une copie virtuelle de chaque bloc. À partir de quoi, les éléments ont donné lieu à une impression 3D en plâtre à l’échelle 1/25. Ce sont ces pièces que le chercheur et son équipe ont alors repositionnées et réagencées, pendant des mois.
L’emplacement de certains blocs reste une énigme
De l’aveu d’Alexei Vranich, la reconstitution est loin d’être achevée et ne le sera sans doute jamais, l’emplacement de certains blocs restant une énigme : "Nous ne sommes pas près de comprendre l’usage des structures faute d’élément de contexte", regrette-t-il. Mais le chercheur estime avoir démontré que l’impression 3D est un outil fécond. "Pour quelqu’un se tenant juste devant l’édifice en andésite, la succession linéaire de portails et le mur composite en pierres en forme de H créent un effet de miroir sans fin, dans lequel les portails se nichent les uns dans les autres jusqu’à un point de fuite", explique-t-il. Reste à savoir, par exemple, à quelle distance cet effet était le plus efficace, et quel était l’espacement entre les portails.