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Glyphosate : une étude montre une nette augmentation du risque de lymphome

Une nouvelle publication regroupant toutes les données existantes décrit un risque accru de 41 % pour les travailleurs les plus exposés.

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Publié le 18 février 2019 à 06h31, modifié le 18 février 2019 à 07h31

Temps de Lecture 4 min.

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Une nouvelle étude montre un risque accru de développer un lymphome quand on a été exposé simplement à des produits à base de glyphosate.

C’est le dernier épisode en date du feuilleton scientifique sur le glyphosate. Selon une nouvelle étude publiée la semaine dernière, le risque de développer un lymphome non hodgkinien (LNH), une forme rare de cancer du sang, est accru de 41 % pour les travailleurs les plus exposés. Inventé par Monsanto, l’herbicide vendu sous le nom commercial de Roundup est aujourd’hui le plus utilisé au monde.

« Ces résultats sont très convaincants », a expliqué l’une des auteures, Emanuela Taioli, professeur d’épidémiologie à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York), jointe par Le Monde. La publication, qui regroupe les données de toutes les études épidémiologiques existantes, montre une augmentation du risque de lymphome pour les personnes qui ont été très exposées non pas au glyphosate seul, mais aux produits formulés à base de glyphosate, dans les conditions réelles d’utilisation et d’exposition.

Et à n’en pas douter, ces conclusions auront un retentissement dans les tribunaux. A ce jour, 9 000 procédures judiciaires sont en cours au Etats-Unis contre Monsanto, initiées par des personnes atteintes de lymphome, ou par leur famille pour celles qui sont mortes. Toutes estiment le glyphosate responsable de leur maladie.

Ces plaintes s’appuient notamment sur les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). En mars 2015, cette agence des Nations unies avait classifié le glyphosate comme « cancérogène probable ». Une décision qui avait initié une controverse internationale sur la dangerosité de l’herbicide. Elle s’opposait en effet aux conclusions de la plupart des agences réglementaires à travers le monde, dont l’Autorité européenne de sécurité des aliments et l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA).

La bataille judiciaire du jardinier Dewayne Johnson

Le 10 août 2018, inaugurant le début d’une longue série, un premier procès devant une juridiction de l’Etat de Californie avait vu la firme américaine condamnée à verser près de 250 millions d’euros à un jardinier de 46 ans. En phase terminale de sa maladie, Dewayne Johnson avait été exposé aux formulations Ranger Pro et Roundup Pro. Le jury populaire avait conclu que la firme avait agi avec « malveillance » et que ses désherbants avaient « considérablement » contribué à la maladie. Le montant a, depuis, été revu à la baisse et Monsanto a fait appel du jugement.

L’étude réalisée par Emanuela Taioli et ses consœurs est une méta-analyse, c’est-à-dire que ses auteures ont agrégé les résultats de plusieurs études afin de donner un poids statistique plus important à leurs conclusions. En l’occurrence : cinq études dites cas témoins (historique d’usage du produit par des personnes malades, comparé à celui des personnes non touchées par la maladie) et une étude ayant suivi au cours du temps des travailleurs agricoles exposés (étude de cohorte) aux Etats-Unis, au Canada, en Suède et en France – soit six études au total. Le nombre d’études épidémiologiques ayant tenté de jauger le lien entre une exposition au glyphosate/Roundup et l’apparition de lymphomes non hodgkiniens est, en effet, très limité.

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