POLITIQUE - Des propos "abjects et irresponsables". Des membres du gouvernement et plusieurs cadres de La République En Marche accusent "d'incitation à la haine" le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, à qui ils reprochent d'avoir appelé à "ne pas laisser repartir vivants les députés" LREM s'ils votaient la loi Pacte.
Ces propos auraient été tenus lors d'une manifestation organisée à Orly (Val-de-Marne) pour protester contre les nuisances sonores liées à l'aéroport et contre la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), prévue par le projet de loi porté par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
"J'ai entendu M. Dupont-Aignan sur des ondes dire qu'il appelait une foule lors d'une manifestation à ne pas laisser sortir vivants des députés parce qu'ils voteraient une loi Pacte, ça c'est de l'irresponsabilité. [...] C'est une incitation d'une certaine façon à la haine à l'endroit des parlementaires", s'est indigné sur Europe1 le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement Marc Fesneau.
Pour Marc Fesneau, cela revient à "dire aux parlementaires vous 'êtes sous la menace physique de ceux qui vous regardent. Et donc si vous ne votez pas comme ils le veulent, alors que c'est une minorité, vous serez menacé physiquement. Quelle démocratie peut supporter qu'on menace à ce point la liberté de choix" des parlementaires?
Dupont-Aignan plaide la "blague"
"J'ai tout de suite précisé qu'il s'agissait d'une blague, d'ailleurs tout le monde a compris", se défend toutefois Nicolas Dupont-Aignan, dans les colonnes du Parisienen pointant une "tempête dans un verre d'eau". "C'est une expression populaire, il n'y avait aucune intention malveillante", assure encore le député de l'Essonne, en jurant avoir voulu dire "ils ne vont pas sortir vivants politiquement".
Présents sur place, les députés du Val-de-Marne, Laurent Saint-Martin (LREM) et Maud Petit (Modem), ont publié un communiqué ce dimanche condamnant "la gravité de déclarations d'un élu de la nation dans un climat délétère de violences récurrentes envers les parlementaires". Tous deux se réservent la possibilité de porter plainte contre Nicolas Dupont-Aignan pour ces propos.
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