Une centaine d’habitants ont fait le déplacement, des têtes grises pour la plupart, quelques personnes entre la trentaine et la cinquantaine, peu de jeunes. À Beynes, commune de 7 500 habitants située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Paris, le maire a choisi d’organiser le débat dans un centre culturel. Chacun dispose de deux minutes pour exprimer son opinion, explique l’animatrice que le maire, Alain Bricault, a désignée et qu’il dit “neutre”. Le micro commence à circuler.
“Il faut qu’on parle du pouvoir d’achat, tout augmente. Je suis pour une indexation des retraites sur l’inflation”, revendique un retraité. “On ne peut plus joindre les services publics que par Internet, c’est un problème. Il faut remettre des guichets, avec des gens derrière”, réclame une vieille dame. Les interventions suivantes portent sur les heures d’ouverture de la Poste, le manque de présence policière en ville et le triste état des hôpitaux.
Un pays prend la parole, fait le point, tente de savoir ce qu’il veut. Chacun a voix au chapitre, tous seront écoutés – telle est la promesse d’Emmanuel Macron en réaction au mouvement des “gilets jaunes”, ce groupe de citoyens en colère, encore difficile à cerner aujourd’hui, qui tient l’Hexagone en haleine depuis le mois de novembre. Leurs manifestations ne drainent plus autant de monde, c’est vrai, les déferlements de violence des casseurs ont (presque ?) cessé, mais les “gilets jaunes” ont tout de même permis l’émergence du grand débat national – ces échanges citoyens organisés dans tout le pays entre la mi-janvier et la mi-mars, censés réconcilier les Français avec eux-mêmes.
Plus de 5 000 débats organisés
La plupart sont mis en place par les maires, mais les particuliers peuvent aussi en être à l’origine, un débat a d’ores et déjà eu lieu dans un TGV, et la semaine prochaine un autre se tiendra dans un hôpital. À l’heure qu’il est, 1 800 débats ont eu lieu, et 3 400 autres sont en prépar
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