La bataille finale contre le dernier lambeau du "califat" pose la question du retour des djihadistes du groupe Etat islamique

Une femme voilée marche avec son enfant dans le camp d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie ©AFP - BULENT KILIC
Une femme voilée marche avec son enfant dans le camp d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie ©AFP - BULENT KILIC
Une femme voilée marche avec son enfant dans le camp d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie ©AFP - BULENT KILIC
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Alors que les combattants de Daech résistent dans leur dernière poche en Syrie, les Européens, eux, font face au casse-tête du retour de "leurs" djihadistes.

Avec
  • Denis Peschanski Historien, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale

Pris au piège dans une poche de moins d'un demi-kilomètre carré, le sort des combattants djihadistes dans le village de Baghouz touche à sa fin. Dans son dernier réduit, le groupe de l'organisation Etat Islamique s'apprête à rendre son dernier souffle. 

Le Reportage de la rédaction
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Sauf qu'en réalité, l'offensive "finale" de l'alliance l'alliance arabo-kurde, dans cette région frontalière de l'Irak, piétine. Il faut dire que les Kurdes, eux-mêmes, redoutent la fin des combats, comme en témoigne leur appel lancé ce matin à l'adresse des Européens. Non seulement, ils les exhortent à ne pas les abandonner une fois Daech vaincu, mais ils leur demandent, par ailleurs, explicitement de contribuer à la création d'une force internationale dans ce nord-est syrien face à la Turquie, alors même qu'Ankara multiplie de son côté les menaces d'intervention. Enfin s'ajoute encore à cela le sort des étrangers, retenus par les forces kurdes, sort qui n'a toujours pas été tranché. Ce weekend, le président américain Donald Trump a appelé les Européens à rapatrier leurs ressortissants, retenus après avoir rallié le groupe Etat islamique. Le sujet doit être évoqué aujourd'hui, à Bruxelles, par les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne.

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Les Enjeux internationaux
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© AFP - John Saeki

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L'Arabie saoudite appelle à la désescalade entre l'Inde et le Pakistan sur la question du Cachemire. Après qu'un attentat à la voiture piégée a frappé, jeudi dernier, un convoi de paramilitaires dans cette région himalayenne, véritable poudrière, au moins quatre soldats indiens ont péri, ce matin, dans des affrontements avec des insurgés dans cette même région du Cachemire.     

A moins de 100 jours des élections européennes, les premiers sondages ont été publiées dans l'ensemble des 27 pays de l'Union. Ils semblent confirmer la montée des nationalistes et, à l'inverse, la défiance à l'égard des principaux groupes parlementaires : le PPE d'un côté et les Sociaux démocrates de l'autre.   

Le parquet de Paris a ouvert une enquête au lendemain des insultes dont l'essayiste Alain Finkielkraut a été l'objet en marge d'une manifestation des "gilets jaunes" à Paris, ce weekend. La classe politique, dans son ensemble, a exprimé son indignation, même si certains ont été plus prompts que d'autres à le faire. 

Invité : Denis Peschanski, historien, spécialiste de la mémoire et de la Seconde Guerre mondiale.

Denis Peschanski : "L'antisionisme est de refuser l'idée d'un Etat juif. Ce n'est pas la critique du gouvernement israélien"

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On voit bien qu'il y a une sorte de continuum antisémite dans la société française depuis très très longtemps, avec des moments où il y a des pics, des accès de fièvre. Le corps social se délite alors avec une forme d'atomisation de cette société qui passe par le rejet de l'autre. Et l'autre, il y a toujours le juif. Il y a le juif et l'immigré. Il y a le juif et l'étranger. Il y a le juif et le communiste. Il y a toujours d'autres, mais il y a toujours le juif.  
Il y a une forme de désinhibition au coeur de l'affaire. On sait bien qu'il y a des antisémites ou des racistes au sein de la société française, sauf que ces personnes, dans certaines périodes, se disent : 'Je pense cela, mais je sais que je n'ai pas le droit de le dire. Aujourd'hui, ils se disent 'Je le pense mais je le dis'. Là, on doit s'interroger sur le contexte qui permet cela, en particulier la haine devenue consubstantielle du paysage politique, depuis en particulier la dernière élection présidentielle, - avec un niveau stupéfiant - et en même temps le rôle des réseaux sociaux. (...) Actuellement, et j'espère que cela va changer, les portails sont intouchables. Cela donne la possibilité à toute personne de s'exprimer et d'exprimer en général ce qu'il y a de plus nauséabond dans sa pensée, abrité par cette couverture légale.

L'historien Denis Peschanski, à France Culture, le 18 février 2019.
L'historien Denis Peschanski, à France Culture, le 18 février 2019.
© Radio France - Eric Chaverou

Le film de François Ozon sur la pédophilie dans l'Eglise sortira-t-il mercredi prochain sur les écrans ? La justice doit trancher aujourd'hui sur la demande du prêtre lyonnais Bernard Preynat, lequel réclame que cette sortie soit reportée jusqu'à ce que lui-même soit jugé.    

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