Context: Georges Zreik couldn't pay the fees for his daughter’s education anymore. He asked the school for her transcripts so he could enrol her in a more affordable public school in #Lebanon and the school refused. He walked into the courtyard and set himself on #fire. pic.twitter.com/1YZFADg5eZ
— Srini Ramaswamy, CDP (@sriniwasan) 12 février 2019
Malgré la déclaration du collège, l’annonce du décès du père de famille a bouleversé les réseaux sociaux. Les nombreuses réactions virulentes témoignent du sentiment d’impuissance des Libanais face à la crise sociale et économique du pays. «Révoltée! Honte à nos écoles privées et publiques! Où est l’Etat libanais? Où sont les hommes et les femmes des différentes Eglises?» s’est indigné un internaute sur Twitter. «En mettant fin à ses jours par le feu, Georges Zreik a commis un acte désespéré qui a rappelé aux Libanais une réalité que beaucoup refusent encore de reconnaître», peut-on également lire.
Révoltée ! Honte à nos écoles (privées et publiques) ! Où est l'Etat libanais ? Où sont les hommes et les femmes des différentes Églises ? Que le Liban rende sa dignité à la famille Zreik.https://t.co/N8PCO5RjhM via @LorientLeJour
— Hiam Mouannès (@HiamFree) 9 février 2019
Catherine Eyssette
— Catherine Eyssette (@CasYannPiat) 14 février 2019
En mettant fin à ses jours par le feu, le jeudi 7 février, devant l’école de sa fille, Georges Zreik a commis un acte désespéré qui a rappelé aux Libanais une réalité que beaucoup refusent encore de reconnaître : dans ce pays jadis... https://t.co/lWkmTJDYF6
Les conditions de vie au pays du Cèdre se sont considérablement dégradées depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, avec un taux de chômage avoisinant les 46% l’année dernière. Quant à la dette publique, elle a atteint des proportions inquiétantes avec un ratio de 150% du PIB, estimée à 50 milliards de dollars. Enfin, la présence d’un million de réfugiés syriens (soit un quart de la population) ne fait qu’aggraver la situation.
En réaction à la tragédie, une manifestation de quelques dizaines de personnes s’est tenue à Beyrouth mardi dernier, soldée par la promesse d’un ministre de prendre en charge personnellement les études universitaires des enfants du défunt. «Des actes bien modestes», selon Paul Khalifeh, journaliste spécialiste du monde arabe, qui déplore qu’un si faible nombre de personnes soient sorties dans la rue en comparaison avec le déferlement de réactions sur la Toile.
«Force est de constater que ce drame a bien vite rejoint la rubrique des faits divers», regrette-t-il, sur le site Middle East Eye. «Les vagues de critiques sont allées dans tous les sens. Elles n’ont pas réussi à converger […] La fureur des citoyens s’est éteinte aussi soudainement qu’elle a éclaté», ajoute la journaliste Anne-Marie El-Hage, à L’Orient-Le Jour. Une position que partage l’artiste libanaise Marie Josée Rizkallah, chroniqueuse à Libanews: «Le même acte commis par Mohamed Bouazizi […] avait déclenché une révolution en Tunisie. Mais au Liban, on a oublié ce que vaut une vie…»