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Agnès Varda, Camille Henrot, Marina Abramović… 5 vidéos d’art et d’amour

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Même galvaudé, parfois conditionné, transformé en algorithme ou en argument commercial, l’amour – réjouissons-nous – court toujours, et n’échappe pas aux artistes. Focus sur 5 vidéos qui tentent de percer son mystère.

1. Alexa Karolinski & Ingo Niermann : le spa de l’amour

Tinder, Happn, Grindr… L’amour s’est banalisé. S’il est plus accessible, il est pour sûr devenu l’arène d’une compétition féroce avec le développement des applications et sites de rencontre. Avec leur « Army of Love », les artistes Alexa Karolinski & Ingo Niermann singent cet amour néo-libéral transformant chaque individu en marchandise avec sa cote de désirabilité. Dans un spa berlinois, ils installent une utopie dans laquelle tout un chacun – et aussi rebutant soit-il – peut adhérer à une communauté. Ses membres s’offrent mutuellement amour, sexe et tendresse.

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Army of Love

Par Alexa Karolinski & Ingo Niermann

2016, 40 min

2. Marina Abramović & Ulay : l’art de la rupture

Chacun s’est rendu à une extrémité de la muraille de Chine. Couple à la ville comme à la scène, Marina Abramović et Ulay (décédé le 2 mars dernier) ont ensuite marché l’un en direction de l’autre. Au bout de quatre-vingt-dix jours, ils se sont rejoints au centre du mur pour se regarder une dernière fois avant de se tourner le dos. Cette vidéo de 1988 documente ces dernières retrouvailles. Un geste symbolique et lyrique destiné à entériner la fin de leur relation amoureuse et artistique. En 2010, cependant, une performance au MoMA permettra aux deux ex-amants de se retrouver, les yeux dans les yeux, devant une foule de visiteurs.

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The Lovers (The Great Wall : Lovers at the Brink)

Par Murrray Grigor

1998, 2,21 min

3. Camille Henrot, par amour du porno

Sur une pellicule de 35 mm, la Française Camille Henrot a recouvert un vieux film pornographique des années 70 de dessins d’encre au style naïf, qui esquissent une histoire d’amour. La bande sonore, une ballade romantique composée par Nicolas Ker, en souligne le pathos. Avec ces images de sexe partiellement recouvertes, l’artiste diffuse une douce tristesse, celle du souvenir d’un amour passionnel, déchu et rance.

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Deep Inside

Par Camille Henrot, vidéo, feutre sur pellicule

Musique composée par Benjamin Morando et chanson écrite par Nicolas Ker et Camille Henrot

2005, 6 min

4. Agnès Varda : l’amour l’après-midi

Avec simplicité, poésie et émerveillement, Agnès Varda a cette façon d’observer le monde à chaque fois comme pour la première fois. Comment fait-elle ? C’est un mystère mais, par bonheur, elle se garde toujours de toute niaiserie. Ce petit film léger tourné en Iran en témoigne. Dans la mosquée du Chah à Ispahan, un couple franco-iranien (Valérie Mairesse lumineuse et Ali Raffi) vit une idylle et se déclame des poèmes sensuels. Une scène qui fait écho au décor tout en volutes et aux miniatures persanes croisés par le couple.

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Plaisir d'amour en Iran

Par Agnès Varda

1976, 5 min

5. Bas Jan Ader, le cœur brisé

Pendant trois minutes, en plan fixe, l’artiste néerlandais mythique des années 70, Bas Jan Ader, pleure. Il pleure à chaudes larmes et sans qu’on ne sache vraiment pourquoi, ou même s’il s’agit d’une simulation. Ce film énigmatique fait couler beaucoup d’encre. La critique Jennifer Doyle y voit une mise en scène de « la mélancolie de l’artiste masculin blanc ». Bas Jan Ader ne serait-il pas un précurseur de la contestation des modèles de virilité ? L’artiste disparaîtra en mer en 1975 lors d’une dernière action : In Search of The Miraculous.

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I’m too sad to tell you

Par Bas Jan Ader

1971, 3 min (de 0 min 55 à 4 min 24 )

Retrouvez dans l’Encyclo : Agnès Varda

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