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Cédric Turini, directeur RSE de la Fédération nationale des Caisses d’épargne : « Notre ambition est d’être un acteur de référence de l’innovation sociétale territoriale »

La rédaction
13/02/2019



Cela consiste à encourager, soutenir et développer des réponses adaptées aux besoins des habitants des territoires, en veillant à renforcer et à valoriser notre empreinte locale.



Qu’est-ce que la Fédération nationale des Caisses d’Epargne ?
La Fédération nationale des Caisses d’Epargne est l’instance de représentation et d’expression des Caisses d’Epargne françaises, à savoir quinze banques régionales coopératives.

Quelle est votre principale mission ?
Notre mission est de représenter l’intérêt des Caisses d’Epargne, d’animer la vie coopérative et de produire des orientations en matière de RSE.

En quoi les Caisses d’Epargne sont-elles des « banques engagées » ?
Nos banques coopératives sont proches des territoires. La première raison est historique : nous avons fêté en 2018 le 200e anniversaire de la création de la première Caisse d’Epargne et du livret d’épargne par des philanthropes du XIXe siècle… Une autre raison est d’ordre organique : le capital est détenu par des sociétaires en régions. D’où une responsabilité particulière dans le financement de l’économie locale. Les Caisses d’Epargne sont de ce fait la première banque des collectivités locales, du logement social et le premier financeur privé de l’économie sociale et solidaire.

Un mot de votre gouvernance « coopérative et décentralisée » ?
Chaque Caisse d’Epargne est une banque de plein exercice, avec un directoire, qui est l’organe exécutif, et un conseil d’orientation et de surveillance, dans lequel siègent des administrateurs élus par les clients sociétaires, selon le principe coopératif : « une personne = une voix ».

Quels sont les grands traits de la politique RSE des Caisses d’Epargne ?
Notre ambition est d’être un acteur de référence de l’innovation sociale territoriale. Cela consiste à encourager, soutenir et développer des réponses adaptées aux besoins des habitants des territoires, en veillant à renforcer et à valoriser notre empreinte locale (c’est-à-dire notre impact sur les territoires) et la vitalité de notre modèle coopératif, tout en restant en cohérence avec la performance globale de notre activité bancaire. De plus, nous travaillons avec les codes et pratiques d’une entreprise à statut coopératif, en associant nos administrateurs partout en France – 3 122 administrateurs au 31 décembre 2018. Cet ancrage local nous oblige naturellement à réfléchir au développement des territoires, là où vivent et travaillent nos sociétaires et administrateurs. Nos Caisses d’Epargne ne sont pas délocalisables.

Vos pratiques RSE sont-elles alignées sur la norme ISO 26 000, la référence internationale en RSE ?
Oui, chacune de nos Caisses d’Epargne peut évaluer ses pratiques à partir de cette norme : soit par autodiagnostic, soit par audit externe et labellisation — notamment le label @LUCIE.

Votre RSE comporte un volet philanthropique très important. Un ordre de mesure ?
Nous soutenons en effet plus de 1 000 associations chaque année en faveur principalement du patrimoine et de la solidarité. Nous le faisons sous forme de dons pour un total de 30 millions d’euros, dont 20 millions au titre du mécénat. Nous sommes à ce titre la première entreprise mécène de France. C’est dire combien nous sommes en mesure de soutenir la vie locale.

Les Caisses d’Epargne sont également un acteur important du microcrédit en France. Pour quel ordre de grandeur ?
Nos Caisses d’Epargne représentent en effet un tiers du microcrédit personnel en France. Nous sommes accompagnés dans cette démarche par des partenaires dans l’action sociale et caritative – près de 600 associations prescriptrices.

Sous quelle forme ?
Le microcrédit est notre engagement « cœur de métier ». Il passe non seulement par notre dispositif « Parcours Confiance », mais aussi par l’action complémentaire de l’association « Finances et Pédagogie », fondée et financée par les Caisses d’Epargne, laquelle joue un rôle original et crucial en matière d’éducation financière.

De quoi s’agit-il concrètement ?
L’association « Finances et Pédagogie » est agréée « organisme de formation » par l’Éducation nationale. Elle mobilise une vingtaine de formateurs qui animent, partout en France, des ateliers d’éducation financière : gestion du budget, produits et services de la banque… Ces ateliers de formation touchent un public composé de personnes en difficultés, de jeunes et de relais sociaux, principalement des travailleurs sociaux.

À vous entendre, on pourrait imaginer que les Caisses d’épargne ont vocation à jouer un rôle dans le « Grand débat national » en cours…
Nous n’y avons pas encore pensé… Il serait intéressant, par exemple, de savoir quelles sont les entreprises qui ont décidé d’apporter une contribution à ce débat… Nous avons déjà décidé de mener des actions utiles, notamment en matière de baisse de la tarification des incidents bancaires pour nos clients en situation de fragilité financière. Nous sommes aussi à l’initiative d’une innovation sociétale en matière de mobilité. Il s’agit du déploiement, en partenariat avec Renault, d’une offre de Location avec Option d’Achat (LOA) adaptée aux besoins de nos concitoyens ayant des revenus modestes.

Ce qui veut dire ?
Partant du constat que les personnes en précarité n’ont pas d’autre choix que d’acheter des véhicules d’occasion en mauvais état, fortement kilométrés et polluants, nous avons fait le pari de leur permettre d’acquérir en location avec option d’achat (LOA) un véhicule neuf, conforme aux réglementations environnementales, qui leur coûtera cependant moins cher à l’usage qu’une voiture d’occasion. Nous avons réussi cela avec l’aide précieuse de l’Action Tank « Entreprise et Pauvreté ».