Vendredi 15 février, le président américain Donald Trump a révélé lors d’une conférence de presse que le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, l’avait recommandé pour le prix Nobel de la paix. À la suite de cette révélation surprise, un député de l’opposition japonaise a demandé à Abe la confirmation de cette information lors de la réunion d’une commission du Parlement, le 18 février. Le Premier ministre n’a pas démenti l’information.

Abe s’est contenté d’invoquer la règle du comité Nobel norvégien, selon laquelle les recommandations ne sont pas rendues publiques avant un délai de cinquante ans. Ainsi, le Premier ministre japonais a évité d’affirmer explicitement son soutien à Trump. Cependant, ce soupçon a fait sensation dans la société japonaise.

“Monsieur le Premier ministre, c’est une blague ?” titre ainsi le Mainichi ShimbunVu le peu d’avancée sur la question de la dénucléarisation de la Corée du Nord, Abe “pense-t-il sérieusement que M. Trump mérite le prix Nobel ?”, se demande pour sa part l’Asahi Shimbun.

Selon une source gouvernementale japonaise, Washington a fait officieusement une demande de recommandation à Tokyo après le sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour en juin 2018, rapporte le quotidien nippon. Le Premier ministre “cherche toujours à plaire à M. Trump”, critique l’Asahi Shimbun, avant de s’interroger : “Qu’en pense la communauté internationale ?”

Pour un éditorialiste du Mainichi Shimbun, “si M. Trump se vante d’avoir reçu la recommandation d’Abe pour le prix Nobel, il devrait faire des efforts” pour obtenir un accord concret sur la dénucléarisation lors du prochain sommet avec la Corée du Nord, les 27 et 28 février prochains, au Vietnam.