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Comment l’ADN du requin peut aider à guérir des maladies chez l’Homme

Mathilde Ragot
Le décodage complet du génome du requin blanc est désormais complet. Et les chercheurs y découvrent des clés essentielles pour comprendre pourquoi le squale n'a jamais de cancer ou cicatrice plus rapidement.
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C’est une étape scientifique majeure. Le génome du requin blanc, c’est-à-dire l’ensemble des gènes portés par cette espèce, a été décodé. Celui-ci révèle finalement des « mutations » génétiques permettant à ces animaux de se protéger des cancers et des maladies. Des découvertes utiles pour lutter contre ces pathologies liées à l’âge et améliorer les traitements de guérison des plaies chez l’Homme, en s’inspirant du fonctionnement du corps du squale.

Des stratégies naturelles

Dans leur rapport, publié dans les PNAS ce mardi 19 février, les chercheurs expliquent avoir comparé le génome du requin blanc avec celui d’autres vertébrés, dont les humains. Les gènes instables de l’Homme sont ce qui nous rend vulnérables aux maladies liées au vieillissement des cellules, développent-ils. Les requins, sur cette terre depuis plus longtemps (au moins 16 millions d’années), ont évolué. Leur ADN s’est modifié pour qu’ils soient plus résistants et qu’ils cicatrisent plus rapidement.

« L’instabilité des génomes est un problème très important dans de nombreuses maladies humaines graves, confirme dans un communiqué le Dr Mahmood Shivji, co-auteur de l’étude. Nous constatons maintenant que la nature a développé des stratégies intelligentes pour maintenir la stabilité des génomes de ces requins de grande taille. »

Des mécanismes liés à l’évolution

Le génome du requin blanc possède notamment des gènes appelés LINE, « connus pour causer l’instabilité du génome en créant des cassures du double brin dans l’ADN », en plus grande quantité que chez l’Homme. Il est ainsi possible que la prolifération de ces LINE est « poussée » le génome de l’animal à évoluer et à mettre en place des mécanismes de réparation plus efficaces. « Ils ont acquis des capacités supérieures de protection du cancer », résument les auteurs de l’étude.

Par ailleurs, l’ADN de ces requins est 1,5 fois plus grand que l’ADN humain. Ils possèdent ainsi des gènes en plus, codant des fonctions que les humains ne peuvent avoir. Leur génome comprend en effet « une pléthore de changements génétiques qui pourraient être à l’origine [de leur] succès évolutif […] et de leur longévité », notent les chercheurs. Ces derniers ont notamment découvert des gènes « enrichis » ou dont l’Homme n’est pas (encore) pourvu, liés à la cicatrisation des plaies et la coagulation du sang.

Les scientifiques espèrent désormais continuer à percer les secrets du génome du requin blanc, afin et les utiliser pour traiter les problèmes de santé que l’ADN de ces animaux résout déjà naturellement pour eux.

Les recherches ont été menées par des scientifiques américains de la Fondation Save Our Seas de la Nova Southeastern University, et de l’Institut de recherche Guy Harvey (IRSH), du Collège de médecine vétérinaire de l’Université Cornell et de l’aquarium de Monterey Bay.

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