« Le péril ne cesse de croître » : des chercheurs appellent à une grève climatique mondiale.

Alarmante et sans concession, leur tribune ne laisse plus de place au doute : face à l’immobilisme coupable de nos politiques, il faut maintenant désobéir.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 5 ans.

Face au climat, l’urgence est là. Mais les scientifiques du monde entier ont beau le dire sur tous les tons et dans toutes les langues, rien ne bouge. Alors, pour enfin mettre les décideurs politiques face à leurs responsabilités, des chercheurs et des universitaires appellent désormais à une grève climatique mondiale et à la désobéissance civile. Explications.

Source : Nicole S Glass / Shutterstock

Puisqu’aucune cause ne peut être plus urgente et plus prioritaire que la défense de la vie sur notre planète (toutes les autres causes dépendant de celle-ci), ces scientifiques, issus de disciplines diverses et variées, appellent à une mobilisation immédiate et massive. Comment ? Pourquoi ? Avec quels arguments ? Réponses avec quelques extraits de cette tribune alarmante et musclée :

« Depuis des années, nos travaux disent des vérités difficiles à entendre sur l’état de la planète et du monde, et en particulier sur la menace existentielle que représentent les bouleversements climatiques et la destruction de la biodiversité. »

« Nous avons ressenti l’angoisse de chercheurs face à l’abîme auquel les confrontent des dangers inédits : ceux des effondrements en cours et probables de la civilisation thermo-industrielle et de l’épuisement de nos ressources naturelles. »

« Nous avons alerté mille fois l’opinion publique et les citoyens. Nous avons nourri le débat public, ouvert la science à l’expertise citoyenne. Nous avons tout essayé. Et pourtant… »

« Le péril ne cesse de croître, et se dérobe même ce qui sauve ! Jamais en effet l’abîme n’aura été si béant entre ceux qui tiennent le manche, décident de l’orientation à prendre, et ceux qui souffriront de l’obstination des premiers à ne pas voir l’effritement physique et biologique du monde autour d’eux. Figurent parmi les premiers les actuels détenteurs du pouvoir économique, ceux pour qui seul compte de vendre plus, quel que soit ce qui est vendu et ses conséquences ; ceux qui maintiennent des procédures biaisées d’évaluation du risque des pesticides et autres substances dangereuses ; ceux qui proposent des investissements juteux dans les produits fossiles. Y figurent encore moult dirigeants, ceux qui depuis des décennies ont bradé le pouvoir de régulation des États, ceux qui signent des accords commerciaux multilatéraux assortis d’une justice féodale à la solde de géants industriels ; ceux qui orientent la colère des foules vers des cibles trompeuses ou secondaires. »

« Épouser et soutenir le mouvement d’une civilisation mortifère, c’est loin d’être neutre. Le dénoncer et le refuser nous paraît simplement constituer un acte citoyen. »

« C’est pourquoi nous rompons avec le devoir de réserve que nous nous sommes si souvent imposés. Nous soutenons et rejoignons les enseignants comme les chercheurs, femmes et hommes, qui s’engagent à des titres divers auprès de la jeunesse. Nous ferons nous aussi la grève scolaire pour le climat le 15 mars. Nous comprenons un mouvement de désobéissance civile comme Extinction Rebellion, dont la radicalité relève du réflexe de survie. Une radicalité bien faible face à celle de ceux qui veulent nous faire survivre hors sol, ou nous promettent de nous conduire sur Mars, c’est-à-dire sur une planète morte, après avoir rendu la nôtre impropre à la vie ! »

Des scientifiques qui appellent à prendre la rue ? Une démarche inédite qui souligne un peu plus l’ampleur du danger qui nous menace. Il est grand temps que les décideurs écoutent enfin ceux qui savent !

L’intégralité de cette tribune ainsi que la liste des premiers signataires peuvent notamment être consultées sur le site du Soir.

 

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