Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Et depuis 2016, le nombre de passages à l'acte a été multiplié par trois. Depuis quelques années, le secteur agricole vit des crises économiques successives, la détresse morale a gagné les campagnes.
Dans le Rhône, Christian Ferrières, 64 ans, travaille depuis 35 ans dans une exploitation laitière bio. Mais avec le temps il a perdu la foi. "J'ai à la fois envie de continuer mais aussi envie de partir, c'est le monde extérieur et le monde agricole que je ne plus encadrer parce que c'est trop pervers dans son fonctionnement."
Si Christian est aussi amer. Il a perdu son frère, Jean-Marc, qui s'est pendu le 2 Novembre 2018. "Il y a eu une hospitalisation en juillet et tout suite ça m'a alerté que la situation pouvait devenir grave et qu'il pourrait m'arriver la même chose donc j'ai réellement pris peur."
Criblés de dettes, les deux frères ne s'en sortaient plus. Les banques ne leur laissant aucun répit. "Je travaille de 3 heures et demie du matin à 21h le soir, je n'ai pas de quoi payer une aide, je suis à bout", confie-t-il.
Père d'un enfant de 9 ans, il s'est éloigné de lui pour lui cacher sa détresse : "Je n'habite plus avec lui, je ne veux pas qu'il voit son père partir à la guerre tous les jours, car c'est vraiment un combat."
Malgré le drame, Christian continue de tenir l'exploitation à bout de bras. Seul, avec ses 45 vaches. "C'est une contrainte journalière mais c'est aussi un réel travail, on a des êtres vivants à nourrir, à soigner si elles sont malades."
Pour prévenir les drames et l'épuisement des paysans, la Mutualité Sociale Agricole des agriculteurs a mis en place un accompagnement, appelé "l'aide au répit". Jean-Louis Bouthors, 45 ans, en bénéficie.
Marié, père de deux enfants, toute la famille était en souffrance depuis deux ans, alors la mutuelle l'aide financièrement pour que de temps à autre, il puisse souffler, quitter sa ferme et partir en famille. " L'agriculture normalement est faite pour nourrir l'homme et aujourd'hui l'agriculture est devenu un business. Et dans le business, il n' y pas de sentiments."
Près de Beauvais, voilà 10 jours que le conseiller municipal de Marmande, Patrick Maurin sillonne les routes. Il a entamé une marche de 220 kilomètres entre le Touquet et Paris où il devrait arriver samedi 23 février pour l’ouverture du salon de l'agriculture.
En chemin, il rencontre les agriculteurs et échange avec eux. Ils recueillent leurs doléances sur un cahier qu'il remettra à Emmanuel Macron à la Porte de Versailles.
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