Le principal suspect parmi les manifestants ayant proféré des injures antisémites à l'encontre d'Alain Finkielkraut identifé

Le principal suspect parmi les manifestants ayant proféré des injures antisémites à l'encontre d'Alain Finkielkraut identifé

Capture d'écran Twitter

Il nie en bloc tout antisémitisme. Benjamin, le principal suspect soupçonné d'avoir proféré des insultes à caractère antisémite envers le philosophe Alain Finkielkraut, samedi dernier, en marge d'une manifestation parisienne de gilets jaunes, a récusé les accusations d'antisémitisme devant les enquêteurs.

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Pourtant, c'est bien pour "injures publiques en raison de la religion" qu'il sera jugé le 22 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Paris.

Des propos politiques ou religieux ?

"Rien dans les propos de mon client ou dans ses intentions ne justifie que la circonstance aggravante de l'antisémitisme soit retenue, conteste auprès du Parisien André Chamy, l'avocat de Benjamin. Le parquet a cédé à la pression politique et cherche à coller à mon client l'horrible image du Gilet jaune fantasmée par le pouvoir politique depuis le début du mouvement".

Lors de son interrogatoire, Benjamin a expliqué avoir été affecté par certains propos tenus par Alain Finkielkraut sur "les enfants de Gaza" et "les Palestiniens" dans les médias, raison pour laquelle il l'aurait insulté en le voyant, le traitant de "grosse merde" et de "sioniste" lui promettant de "mourir en enfer". Des propos qu'il qualifie de politique, pas de religieux.

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Selon son avocat, il lui est aussi reproché "une petite liste de cinq ou six expressions" dont "sale race". "C'est une phrase que tout le monde utilise" même si "c'est malheureux", a avancé André Chamy.

Un "petit délinquant"

Selon lui, le suspect, "encore abasourdi par ce qui se passe" et qui "a l'impression de vivre un cauchemar (...), ne comprend pas" ces poursuites, n'ayant "jamais eu l'intention de commettre" un délit et "encore moins ce qui pourrait être qualifié de propos antisémites".

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Le suspect, un vendeur de téléphones du Haut-Rhin, est l'homme le plus visible sur les vidéos de l'altercation diffusées samedi, selon une source policière. Une source proche du dossier l'a décrit comme un "petit délinquant, proche de la mouvance salafiste mais pas fiché radicalisé". Il était "connu pour des faits de violences volontaires commises dans une seule affaire, recel de vol, défaut d'assurance en 2005 et violences sur agent de la force publique en 2004", a-t-elle précisé.

"Il est venu avec nous faire une mission humanitaire au sud du Liban dans un camp de réfugié à l'été 2014", a indiqué à l'AFP Mohamad Fahroud, secrétaire général de l'association des Palestiniens de France, basée à Mulhouse. Celui-ci décrit le suspect comme quelqu'un de "motivé", "calme" et qui "ne causait aucun problème". "Il était converti (à l'islam), il faisait les prières" mais il n'était "pas radical". "On a tous été très surpris, choqués" à la vue de la vidéo dans laquelle il insulte Alain Finkielkraut, a ajouté Mohamad Fahroud.

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