«Riches» locataires de HLM à Paris : ces VIP qui refusent leur hausse de loyer

Certains locataires HLM, proches du pouvoir ou anciens ministres, refusent de payer le supplément de loyer de solidarité (SLS) et embarrassent les mairies.

 Rue Descartes (Paris 5e). L’ex-ministre Jean-Pierre Chevènement habite un 120 m² dans cet immeuble, et a refusé l’augmentation de loyer.
Rue Descartes (Paris 5e). L’ex-ministre Jean-Pierre Chevènement habite un 120 m² dans cet immeuble, et a refusé l’augmentation de loyer. Google Street View

    La loi Elan, entrée en vigueur en novembre 2018, et la loi Egalité et citoyenneté, appliquée en janvier 2017, ont occasionné, pour certains locataires de HLM aux revenus « élevés », une augmentation de loyer de plusieurs centaines d'euros ces derniers mois. Certains appellent au boycott de ces surloyers. D'autres ont choisi de partir.

    Et puis il y a ceux qui refusent de quitter leurs « HLM dorés », comme l'appelle Jean-Baptiste Eyraud, le militant du DAL (Droit au logement), ce noyau de riches irréductibles. Ce logement, ils l'ont obtenu du temps de Jacques Chirac et de Jean Tiberi, maire de Paris de 1995 à 2001. Certains de ces locataires embarrassent l'Hôtel de Ville ou les mairies d'arrondissement, car ce sont des proches du pouvoir.

    Deux cas parmi tant d'autres… Jean-Pierre Chevènement, l'ancien ministre, habite par exemple un somptueux appartement de la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris, l'un des trois bailleurs sociaux de la capitale) de 116 m² avec terrasse au cœur du 5e arrondissement, rue Descartes. La RIVP a essayé, en vain, de le faire partir. Son loyer vient tout juste d'être augmenté de 1700 €, le portant ainsi au tarif de 4000 €, SLS (supplément de loyer de solidarité) compris. L'ancien ministre s'en est étonné dans un petit mot envoyé à la RIVP.

    Le frère de Bernadette Chirac, Jérôme Chodron de Courcel, habite depuis des décennies « un logement de rêve », souligne une source, dans une ravissante maison située dans la petite rue Éginhard, derrière la rue Saint-Paul, dans le Marais (4e). L'immeuble a été conventionné. « Il a refusé de renvoyer l'enquête sur ses revenus », soupire un spécialiste.