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Femmes

Comment la France se dote d'une "diplomatie féministe"

Emmanuel Macron veut étendre à l'international la "grande cause" de son quinquennat consacrée à l'égalité entre les femmes et les hommes. Il a formé un Conseil consultatif international sur cette question et débloqué une enveloppe de 120 millions d'euros pour financer des ONG féministes.

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Emmanuel Macron, le 19 février 2019, avec le Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes qu'il a nommé dans la perspective du G7 de Biarritz.

Le 19 février, à l'Elysée, Emmanuel Macron et son épouse Brigitte reçoivent le Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes créé dans la perspective du G7 de Biarritz. A côté de lui, au premier rang, l'actrice Emma Watson, ambassadrice d'ONU Femmes.

Yoan Valat/AFP

Avec Emmanuel Macron, la France se dote d’une "diplomatie féministe". C’est le président de la République qui l’a annoncé le 19 février, à l’issue de la première réunion du Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes qui s’est tenue à Paris, à l’hôtel Marigny. Un groupe de 35 personnes – dont trois hommes – chargés de réfléchir à des propositions à faire adopter par les pays du G7 pour faire avancer l’égalité des genres. Présidé cette année par la France, ce club des sept pays les plus riches de la planète regroupe les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon. Un sommet réunira leurs chefs d’Etat du 24 au 26 août à Biarritz.

D’ici là, le Conseil consultatif doit travailler sur différents sujets comme les violences - qui continuent de toucher 200 millions de femmes dans le monde -, les inégalités juridiques entre les hommes et les femmes, ainsi que celles qui sévissent dans le domaine de l’éducation : aujourd’hui, 132 millions de filles dans le monde ne sont pas scolarisées. Comment faire bouger les lignes ? "L’idée est d’identifier dans les différents pays les lois et les dispositifs les plus favorables aux femmes, explique-t-on à l’Elysée. Il s’agit aussi de créer une coalition d’Etats pour tirer tous les pays vers le haut."

C’est en 2018, sous la présidence canadienne du G7, que l’idée d’introduire le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les débats du club des pays riches s’est imposée. En mai, un mois avant le sommet de Charlevoix (Québec), le Women’s Forum avait lancé un "appel à l’action" aux sept pays participants. "Le monde a besoin de femmes leaders", avaient plaidé les femmes de ce réseau, emmenées par sa directrice générale Chiara Corazza, et la présidente d’alors, Clara Gaymard. "Nous allons démontrer qu’il s’agit d’un grand levier pour l’économie", avait répondu Justin Trudeau.

"Grande cause nationale du quinquennat"

Le Premier ministre canadien avait alors créé le premier conseil consultatif sur l’égalité des sexes coprésidé par Melinda Gates, présidente de la fondation Bill-et-Melinda Gates, et Isabelle Hudon, l’ambassadrice du Canada à Paris. Catherine Lagarde (FMI), Isabelle Kocher (Engie) ainsi que les prix Nobel de la Paix Malala Yousafsai et Leymah Gbowee en faisaient aussi partie. Le résultat de leur travail, un rapport contenant 102 recommandations, a été présenté lors du sommet canadien des 8 et 9 juin 2018. Et un fonds de 3,8 milliards de dollars a été lancé pour aider les filles des pays les plus pauvres à accéder à un minimum de douze années de scolarité.

Emmanuel Macron a donc décidé de reprendre le flambeau, lui qui a déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes "grande cause nationale du quinquennat". Il a nommé un nouveau Conseil consultatif, avec d’autres personnalités comme la Tunisienne Wided Bouchamaoui, prix Nobel de la paix 2015, le Congolais Denis Mukwege et l’Irakienne Nadia Murad, co-lauréats du Nobel 2018. Mais aussi l’actrice britannique Emma Watson, ambassadrice d’ONU Femmes, la réalisatrice française Lisa Azuelos, la secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, Brigitte Grésy, ou encore les dirigeantes d’entreprise Mercedes Erra (BETC), Virginie Morgon (Eurazeo) ou Alexandra Palt (L’Oréal), sans oublier Jamie Mc Court, l’ambassadrice des Etats-Unis en France et l’Ukrainienne Inna Shevchenko, leader des Femen !

"Il faut prendre le meilleur de ce qu’il y a dans les différents pays et pousser les autres à s’aligner sur les standards les plus élevés", a résumé Emmanuel Macron en s’adressant aux membres du Conseil consultatif. La prochaine échéance de ce groupe de travail est fixée aux 9 et 10 mai. A cette date, les ministres chargés des Droits des femmes des pays du G7 se retrouveront pour étudier les premières propositions du Conseil consultatif. Un G7 "femmes", au même titre que les G7 "environnement", "finance" ou "santé" également programmés d’ici l’été. En attendant, comme l’a annoncé Marlène Schiappa, une enveloppe de 120 millions d’euros doit être débloquée sur les fonds de l’Agence française pour le développement (AFD). Objectif, financer des ONG féministes en fonction des recommandations du Conseil.  

 

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