Une résidente d'un établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le 5 juillet 2018 à Paris

Une résidente d'un établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le 5 juillet 2018 à Paris

afp.com/STEPHANE DE SAKUTIN

"Les familles sont démunies." Dans un communiqué publié jeudi, l'association France Alzheimer dénonce les conséquences néfastes pour les malades du déremboursement des médicaments anti-Alzheimer.

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2 500 personnes interrogées, aidants et malades

Dans un sondage mené au niveau national par l'association, on apprend ainsi que 52 % des personnes ayant arrêté le médicament après la fin de son remboursement ont constaté "une augmentation des troubles". Ces quatre médicaments (Aricept, Ebixa, Exelon et Reminyl) ne sont plus remboursés depuis le 1er août, alors qu'ils l'étaient auparavant à hauteur de 15 %. La ministre de la Santé avait suivi l'avis de la Haute autorité de santé (HAS), qui estimait que tous ces médicaments avaient "un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge", voire des "effets indésirables potentiellement graves".

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"Proches aidants comme personnes malades attestent de l'efficacité de ces médicaments et de l'effet catastrophique d'une interruption brutale du traitement", affirme France Alzheimer, qui se base sur une consultation de plus de 2 500 personnes (2 463 aidants et 84 malades).

"Les familles sont démunies"

En outre, "l'arrêt du remboursement implique une augmentation alarmante du reste-à-charge pour les familles", fait valoir l'association. "Aucun moyen financier supplémentaire pour la recherche, pour le développement de structures et dispositifs de prise en soin, ni même pour la mise en place de solutions de répit pour les aidants n'a été évoqué par les pouvoirs publics", déplore-t-elle.

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"Les familles sont démunies et cette décision dangereuse n'a fait qu'accroître leur détresse financière, psychologique et médicale", dénonce l'association dans un communiqué.

Une étude en préparation

L'association a également fait savoir qu'elle va financer "une étude clinique à hauteur de 200 000 euros". "Elle étudiera pendant 3 ans, sur une importante cohorte de patients à un stade léger ou modéré de la maladie, l'impact sur les capacités cognitives de la prise quotidienne du Donépézil [générique de l'Aricept] comparé à celui de la prise d'un placebo."

La maladie d'Alzheimer, qui se traduit par une dégénérescence du cerveau et des pertes de mémoire, toucherait, avec d'autres démences, entre 850 000 et 1,2 million de personnes en France, selon les chiffres officiels.

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