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Réduire les produits laitiers, c'est bon pour le climat

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Avec une empreinte carbone souvent sous-estimée, fromages, crèmes et yaourts ont aussi leur responsabilité dans le dérèglement climatique. A consommer avec modération.
par Aude Massiot
publié le 23 février 2019 à 12h21

Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.

Manger moins (ou plus du tout) de viande pour lutter contre le dérèglement climatique. La mesure est bien connue et a été popularisée par la campagne Lundi vert, lancée en janvier en France, afin d'encourager à remplacer ces aliments un jour par semaine.

Pendant ce temps, yaourts, crèmes et fromages sont laissés tranquilles. Pourtant, d'après un rapport de 2010 de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) la production, la transformation et le transport des produits laitiers sont responsables d'environ 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Une incidence qui a crû de 18% entre 2005 et 2015 (d'après un autre rapport de la FAO de janvier 2019), tirée vers le haut par la demande des consommateurs. Dans le monde, 6 milliards d'êtres humains se nourrissent de lait ou de produits laitiers. En 2014, ce marché représentait 293 milliards d'euros.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la majorité des émissions proviennent de la ferme, et non du transport. Le principal gaz à effet de serre rejeté dans l'atmosphère est le méthane (qui a un effet réchauffant 30 fois supérieur au CO2). Il est produit par la digestion des animaux, surtout des bovins, et se dégage aussi du purin stocké ou répandu dans les champs. En seconde position, on trouve le protoxyde d'azote (N2O, qui a un effet réchauffant 280 fois supérieur au CO2) émis par les excréments et la culture de céréales pour la nourriture des animaux.

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L'industrie laitière n'est pas restée insensible face à cette situation. «Les émissions auraient augmenté de 38% et non de 18% si les méthodes de production n'avaient pas été améliorées dans la dernière décennie», rassure l'étude de la FAO. Cela autant dans les pays développés qu'en développement. Seulement, avec l'augmentation de la population mondiale, la consommation de ces aliments devrait doubler d'ici 2050 (par rapport à 2005).

Pour éviter cela, il existe des alternatives végétales moins dommageables pour la planète, comme le lait d'avoine, de soja et d'amande. Les deux derniers participent tout de même respectivement à la déforestation et à l'épuisement des ressources en eau.

L'idéal est, donc, plutôt de réduire sa consommation. En plus, ce serait bon pour la santé. D'après une étude publiée mi-janvier par The Lancet et la commission HEAL sur l'assiette idéale pour nourrir 10 milliards de personnes, nous ne devrions consommer que 250 grammes de produits laitiers par jour. Consommer en trop grande quantité, le lait et ses dérivés provoquerait une fragilisation des os.

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