De la Lune à Ryugu : six corps célestes où l'homme est allé prendre quelques clichés

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De la Lune à Ryugu : six corps célestes où l'homme est allé prendre quelques clichés

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Les premières images prises depuis les surfaces de la Lune, Vénus, Mars, Titan et de la comète Tchouri.
Les premières images prises depuis les surfaces de la Lune, Vénus, Mars, Titan et de la comète Tchouri.
- NASA, ESA, Roscosmos

Depuis ses premiers pas sur la Lune, l'homme a réussi à envoyer quelques-unes de ses sondes sur d'autres corps célestes... Et à en ramener quelques clichés. De Mars évidemment, mais aussi ceux moins connus de Vénus, Titan et tout récemment d'un astéroïde : Ryugu.

A 340 millions de kilomètre de la planète bleue, la sonde japonaise Hayabusa-2 vient de réaliser un petit exploit technologique : elle est parvenue à récupérer quelques échantillons de l'astéroïde Ryugu après être restée en vol stationnaire au dessus du corps céleste pendant quelques secondes. Elle doit maintenant rester un temps en orbite jusqu'à l'automne autour de l'astéroïde avant d'entamer son trajet retour vers la Terre pour que les échantillons récoltés puissent être analysés. Pour accomplir cette mission, les agents de l'Agence spatiale nationale étaient parvenus à poser, dès septembre, deux petits rovers chargés de repérer les lieux, qui avaient pris quelques clichés. 

La mission Hayabusa-2 s'est donc invitée dans le club très fermé - on en compte maintenant 8 - des engins qui se sont posés sur un corps céleste pour en ramener des clichés à l'espèce humaine, à commencer par la Lune. 

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1966 : la Lune

Si les clichés de Neil Amstrong foulant du pied le sol lunaire sont inscrits au panthéon des photos les plus célèbres de l'histoire, on doit cependant les premières photos prises depuis la surface de la Lune aux soviétiques. Elles datent de 1966, lorsque la sonde soviétique Luna 9 parvient à effectuer le premier atterrissage sur notre satellite et à prendre le premier cliché :

La première photo prise depuis la Lune par la sonde soviétique Luna 9, dans l'Océan des tempêtes, à l'Ouest de la surface visible du satellite.
La première photo prise depuis la Lune par la sonde soviétique Luna 9, dans l'Océan des tempêtes, à l'Ouest de la surface visible du satellite.
- Luna 9

Depuis, ce sont les photos américaines qui sont passées à la postérité. Et pour cause, elles n'ont pas été prises par des robots, mais par des astronautes :

20 juillet 1969 : on peut distinguer le reflet de Neil  Armstrong dans le casque de Buzz Aldrin.
20 juillet 1969 : on peut distinguer le reflet de Neil Armstrong dans le casque de Buzz Aldrin.
- NASA

1975 : la planète Vénus 

Dès les prémices de la conquête spatiale, Vénus fait l'objet de toutes les attentions : l'épaisse couche de nuages qui la protège laisse espérer un monde clément. Le premier survol de la planète, en 1962, par la sonde américaine Mariner 2 ne tarde pas à démentir cette idée et permet de découvrir un monde hostile, en proie à des vents violents, des températures élevées et une atmosphère acide.

L'Union soviétique n'en poursuit pas moins son programme d'exploration Vénéra, chargé de décrypter les mystères de la deuxième planète du système solaire. Il faut attendre la sonde Vénéra 7, en 1970, pour qu'un premier atterrissage sur le sol vénusien soit un succès, puis cinq ans de plus pour que la sonde Vénéra 9 envoie le premier cliché de la surface, après avoir survécu pendant 53 minutes à une température de 485° C :

La première image du sol de Vénus, prise par Venera 9.
La première image du sol de Vénus, prise par Venera 9.
- Académie russe des sciences

Les sondes Vénéra 13 puis 14 enverront à leur tour des photographies de la surface de Vénus, cette fois en couleur :

Panorama de la surface de Vénus par la caméra de la sonde Venera 14 en 1982.
Panorama de la surface de Vénus par la caméra de la sonde Venera 14 en 1982.
- Académie russe des sciences
La Méthode scientifique
58 min

1976 : la planète Mars

Un an à peine après le succès des Soviétiques sur Vénus, c'est au tour des Américains, avec le programme Viking, de transmettre les premiers clichés de la planète rouge. Le 20 juillet 1976, la sonde Viking 1, après avoir atterri avec succès, transmet la première image martienne à peine 25 secondes après être arrivée à destination. L'envoi prendra 4 minutes complètes : 

Première photographie du sol martien par Viking 1.
Première photographie du sol martien par Viking 1.
- NASA

Destiné à survivre durant trois mois, l’atterrisseur tiendra bon pendant six ans. Dès le lendemain de son atterrissage, il transmettait déjà les premières photos couleur de Mars  : 

La surface martienne vue par Viking 1 le 21 juillet 1976.
La surface martienne vue par Viking 1 le 21 juillet 1976.
- Nasa / Roel van der Hoorn

Depuis, les nombreux rovers, de Spirit à Curiosity, qui ont parcouru la surface de la planète rouge n'ont cessé d'alimenter la banque d'images de la NASA.

En savoir plus : Prochain arrêt : Mars ?
La Méthode scientifique
58 min

2005 : le satellite de Saturne, Titan

Lancée en 1997, la mission Cassini-Huygens développée par l'Agence spatiale européenne (Esa) mettra sept ans avant de se trouver en orbite autour de Saturne. Si Cassini a pour mission d'observer la planète à anneaux, Hyugens est en charge d'analyser son satellite, Titan.

Le 14 janvier 2005, après une descente de près de 2h30 dans l'atmosphère composée de diazote et de méthane, la sonde Hyugens se pose à la surface du satellite de Saturne et photographie une plaine sombre couverte de petits rochers et de cailloux, composés de glace d'eau : 

La première image de la surface de Titan prise par la songe Huygens.
La première image de la surface de Titan prise par la songe Huygens.
- © Nasa, Esa, JPL, Université de l'Arizona

La sonde Huygens ne survit que quelques heures après son atterrissage, mais au cours de sa descente, elle parvient à prendre des clichés de la surface de Titan, dissimulée jusqu'ici par une épaisse couche nuageuse, : 

La surface de Titan photographiée à une altitude de 10 km par la sonde spatiale.
La surface de Titan photographiée à une altitude de 10 km par la sonde spatiale.
- ESA/NASA/JPL

2014 : la comète "Tchouri"

En novembre 2014, après un voyage de plus de 10 ans, la sonde Rosetta a envoyé son petit robot, Philae, se poser sur la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Sa mission ? Analyser in situ la composition de son sol et sa structure afin d'en apprendre plus sur la formation du système solaire.

Malheureusement, l'atterrissage ne s'est pas déroulé comme prévu : les harpons de Philae ne se sont pas déclenchés, pas plus que le réacteur qui devait plaquer la sonde sur la comète. Le robot a rebondi trois fois avant de s’immobiliser sur le côté et à l’ombre, sans doute derrière deux rochers, avec ses antennes de communication dans le mauvais sens. Ce qui ne l'empêchera pas de parvenir à réaliser 80 % des expériences qu'il devait exécuter... ainsi que de faire parvenir les premiers clichés réalisés depuis la surface d'une comète : 

La première image prise par Philae depuis la surface de Tchouri.
La première image prise par Philae depuis la surface de Tchouri.
- ESA

2018 : l'astéroïde Ryugu

Après la comète, l'astéroïde. Et c'est cette fois l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise qui est parvenue à cet exploit. Déjà, en 2005, la première mission Hayabusa s'était approchée de l'astéroïde Itokawa, dans le but d'en ramener des échantillons de poussière. Malgré les difficultés, la sonde parvient à remplir la mission et à ramener, pour la première fois, quelques microgrammes de poussière vers la Terre en 2010. La manœuvre pour déposer le micro-robot Minerva sur l'astéroïde a cependant échoué, ce dernier partant à la dérive dans l'espace.

Fort de cette première expérience, l'agence spatiale japonaise lance en décembre 2014 la mission Hayabusa 2, qui doit cette fois étudier l'astéroïde Ryugu. En septembre 2018, après s'être installée en orbite autour de l'astéroïde, la sonde Hayabusa 2 parvient à envoyer deux petits rovers, pour la première fois au monde, à la surface d'un astéroïde, qui transmettent quelques clichés avant de s'éteindre : 

Le rover 1B a pris cette image de l'astéroïde Ryugu, juste avant d'effectuer un bond pour se déplacer à sa surface
Le rover 1B a pris cette image de l'astéroïde Ryugu, juste avant d'effectuer un bond pour se déplacer à sa surface
- JAXA

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Dans la nuit de jeudi à vendredi, la sonde Hayabusa 2 a achevé son approche de l'astéroïde pour prélever des échantillons de poussière avec succès. Ne lui reste plus qu'à revenir sur terre pour en permettre l'analyse, conformément à ce que suggère la traduction du terme japonais Hayabusa : le faucon-pèlerin.