Maduro doit-il s'inquiéter ? 156 membres des forces de sécurité vénézuéliennes ont déserté et sont passés en Colombie depuis samedi, selon le service des migrations colombien, alors que la tension internationale s'accroît sur le gouvernement du dirigeant dont le pouvoir est menacé par l'opposant Juan Guaido.

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"Au cours des dernières 48 heures, ont fui la dictature de Maduro": 146 membres des forces armées passés dans le département colombien Norte de Santander, dont Cucuta et le chef-lieu, et 10 dans l'Arauca, situé plus au sud, a indiqué dimanche cette entité dans un communiqué, sans préciser les rangs de ces militaires et policiers. Juan Guaido, qu'une cinquantaine de pays ont reconnu comme président par intérim, a promis une amnistie aux membres des forces de sécurité qui rompraient avec le gouvernement Maduro, dont l'armée est le principal pilier.

Sauf-conduits temporaires

Les premières désertions se sont produites samedi matin, avant que le président autoproclamé annonce depuis Cucuta le départ des camions chargés d'aliments et de médicaments, envoyés à sa demande essentiellement des Etats-Unis, pour pallier les pénuries dans l'ancienne puissance pétrolière en crise.

Christian Krüger, directeur du service de migrations, a précisé que des sauf-conduits temporaires avaient été octroyés aux déserteurs, pendant que leurs cas sont examinés pour savoir qui ils sont et connaître "la raison pour laquelle chacun demande refuge". Le Venezuela compte 365 315 membres des forces de sécurité et 1,6 million de miliciens civils.

Groupe de Lima

Juan Guaido, en Colombie depuis vendredi en dépit d'une interdiction judiciaire de sortie du Venezuela, est arrivé dimanche à Bogota, où il doit participer à la réunion du Groupe de Lima, prévue dans la capitale colombienne ce lundi.

Samedi, les convois d'aide avaient dû se replier en fin de journée, face au blocage frontalier ordonné par le régime chaviste, et qui a dégénéré en violences. Trois personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées, lors de heurts aux frontières de la Colombie et du Brésil, où une autre partie de l'aide est stockée. Juan Guaido a condamné le blocage de l'aide, dénonçant le fait que le Venezuela se soit éveillé "à nouveau avec une crise qui aurait pu être allégée" samedi.

Bien qu'accusé par ses adversaires d'avoir été réélu frauduleusement à la présidence, Nicolas Maduro bénéficie encore de l'appui de l'état-major militaire. Il refuse l'entrée de l'aide, y voyant un préalable à une intervention armée des Etats-Unis pour l'évincer du pouvoir.

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