Depuis 2000, les surfaces végétales sur Terre ont progressé de 5 %, soit l’équivalent de la forêt amazonienne. La principale contribution vient de la Chine et de l’Inde à travers le développement de massifs forestiers et de terres agricoles. Chaque semaine, Novethic vous propose un signe fort qui prouve que le combat pour une transition écologique et juste trouve sa voie. 

Depuis 20 ans, la planète s’est végétalisée. C’est la Nasa qui l’affirme à travers une étude publiée dans la revue de référence Nature. L’agence spatiale américaine a enregistré des données satellitaires sur la période 2000-2017 et a constaté, sur cette période, que la surface végétale a progressé de 5 % sur Terre, ce qui correspond à l’équivalent de l’ensemble de la forêt amazonienne.
C’est la Chine et l’Inde qui sont les principaux contributeurs. Ces deux nations comptent pour "plus d’un tiers du reverdissement de la planète, alors qu’ils ne contiennent que 9 % des surfaces végétales de la planète", explique Chi Chen, chercheur à l’université de Boston et premier auteur de l’étude.
La progression des zones végétales s’établit à 10,5 % par décennie en Chine, 6,5 % en Inde, 4,6 % pour l’Union européenne, 4,2 % pour le Canada, et de 2,7 % pour les États-Unis. La contribution des deux premiers pays géants est d’autant plus surprenante que ceux-ci sont connus pour la dégradation de leurs sols en raison de leur surexploitation pour répondre à la démesure démographique de ces zones.
Impact humain
En Chine, le programme de plantation d’arbres, baptisé muraille verte, porte ses fruits. Ainsi, l’accroissement de végétalisation chinoise est dû pour 42 % à l’expansion des forêts, contre "seulement" 32 % dus à l’agriculture. Du côté indien, le bilan est moins positif puisque le verdissement est pour 82 % dû à l’agriculture.
Outre ces contributions, l’étude apporte un autre enseignement. S’il n’était pas chiffré précisément, le phénomène de verdissement de la Terre était connu depuis les années 90."Nous avons pensé (alors) qu’il était dû à un climat plus chaud et plus humide et à la fertilisation résultant de l’ajout de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. (…) Maintenant, nous voyons que les humains y contribuent également", décrypte Rama Nemani, chercheur de la NASA et coauteur de l’étude.
Une excellente nouvelle qui prouve qu’en se mobilisant, les pays peuvent inverser des tendances lourdes de désertification. Cependant, les chercheurs modèrent. Cette re-végétalisation ne suffit pas à compenser les impacts de la destruction des forêts primaires amazonienne ou indonésienne que ce soit en matière de captage du CO2 ou de protection de la biodiversité.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin

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