ENVIRONNEMENTObserver plus pour polluer moins, les horticulteurs aidés par une appli

Côte d'Azur: Observer plus pour polluer moins, les horticulteurs aidés par une appli

ENVIRONNEMENTUn labo a créé un outil pour réduire l’utilisation des pesticides
La plateforme S@M permet de baisser jusqu’à 90% l’usage d’agents chimiques.
La plateforme S@M permet de baisser jusqu’à 90% l’usage d’agents chimiques. - FioriMed
Mathilde Frénois

Mathilde Frénois

Observer plus pour polluer moins. C’est le credo de l’unité mixte technologique (UMT) FioriMed de Sophia-Antipolis. Elle développe la plateforme S@M. En suivant ce qu’il se passe sur les terres, cet outil d’aide à la décision permet d’affiner le traitement des cultures.

C’est sur son champ ou sous sa serre que l’horticulteur fait ses relevés. Des données qu’il entre dans la plateforme S@M. « Elle aide le professionnel à observer, explique Séverine Doise, membre de l’UMT. Le capteur est humain. L’outil aide à la surveillance et à la saisie. » C’est ainsi que l’agriculteur pourra suivre l’évolution des maladies et des ravageurs.

« Le moins chimique possible »

« Sur la rose par exemple, il va s’intéresser à la population de pucerons, détaille Léo Keraudren, ingénieur en développement. Il va aussi noter leur taux de prédation et de parasitisme, les auxiliaires présents, les cadavres de pucerons. A partir de là, il affinera le traitement le moins chimique possible. » En détectant les foyers et en les localisant, le professionnel a toutes les clefs pour raisonner ses actions. « On arrive à une diminution de 60 % à 90 % de quantité de produits phytosanitaires », se réjouissent les deux responsables de l’expérimentation. Des résultats obtenus « en favorisant le lâcher d’auxiliaires, en anticipant les facteurs climatiques pour remplacer certains fongicides et en limitant les régulateurs de croissance. »

Ces méthodes, Jacques Fillatre les teste sur ses champs de roses de la Réunion, confrontés à un climat chaud avec des ravageurs. « L’objectif de cet outil, c’est d’anticiper pour traiter au bon moment, dit-il. La deuxième étape, plus ambitieuse, consiste à l’amélioration des conditions climatiques sous la serre. » Jusqu’à arriver à zéro produit phytosanitaire, espère-t-il.

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