Église catholique : les sœurs appelées à dénoncer les abus subis

L'Union internationale des supérieures générales, qui réunit plus de 600 000 sœurs, souhaite que des plaintes officielles soient déposées par les victimes.

Source AFP

« Nous voudrions créer un climat d'honnêteté, de respect mutuel », a déclaré sœur Patricia Murray. 

« Nous voudrions créer un climat d'honnêteté, de respect mutuel », a déclaré sœur Patricia Murray. 

© ANDREAS SOLARO / AFP

Temps de lecture : 2 min

Après la rencontre sur la protection des mineurs, qui s'est déroulée au Vatican vendredi dernier, l'Union internationale des supérieures générales (UISG) s'est prononcée sur un autre sujet tabou au sein de l'Église. L'organisation a appelé lundi 25 février les religieuses victimes d'abus sexuels ou autres à les dénoncer, tout en souhaitant la mise en place de structures spécifiques pour les recevoir. « Nous encourageons les religieuses victimes d'abus sexuels, psycho-spirituels ou même de harcèlement - il y a de nombreuses manières d'abuser d'une femme - à dénoncer cela », a déclaré à la presse sœur Patricia Murray, secrétaire générale de l'UISG.

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« Ils existent, nous le savons »

Même si l'organisation, qui réunit les supérieures de plus de 600 000 sœurs à travers le monde, ne dispose pas de statistiques sur ces abus, « ils existent, nous le savons », a martelé cette religieuse irlandaise. Mais, « pour avancer correctement, il faut des plaintes officielles », a-t-elle insisté, et cela demande un travail d'éducation, y compris au sein des communautés.

Lire aussi Pédophilie dans l'Église : « Ce n'est pas Satan qui viole nos enfants, mais des prêtres »

« En tant que sœurs, et aussi au sein de certaines cultures, elles peuvent parfois se sentir inférieures. Les sœurs se sont maintes fois senties sans voix, même quand elles ont dénoncé des situations », a ajouté sœur Patricia Murray. Et, souvent, elles ne savent pas où s'adresser. Même si les sœurs peuvent déjà saisir leur propre congrégation ou le Vatican, l'UISG plaide pour « des structures et des systèmes au sein de l'Église où les plaintes peuvent être prises en compte ».

Dans le sillage du mouvement #MeToo

« Nous voudrions créer un climat d'honnêteté, de respect mutuel, pour être capables de nommer les difficultés qui existent et avoir des mécanismes propres pour résoudre ces difficultés », a ajouté Sœur Patricia Murray. Dans le sillage des révélations sur les vastes abus contre les enfants et du mouvement #MeToo, des religieuses ont commencé ces dernières années à élever la voix à leur tour. Début février, le pape François a reconnu publiquement que des religieuses étaient également victimes d'abus de la part de prêtres, qui disposent souvent d'un pouvoir démesuré au sein des communautés féminines.

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Commentaires (15)

  • Rougal

    Le manque de prêtres et de religieuse est réel mais tant que le pape ne proposera pas une vrai Réforme, rien ne changera !
    Il faut autoriser le mariage pour les prêtres et les religieuses ! Il y aura moins de problèmes de pédophilie... Et moins de scandales qui déshonorent la religion catholique
    Chez les protestants, cela ne pose pas problème.

  • le federal

    Certes, notre Pape lutte contre ces sataniques scandales impliquant prêtres pédophiles et bonnes sœurs violées dans leur couvent pendant plusieurs années.
    Pour cela, nous lui rendons hommage car il prend le taureau par les cornes afin d'éradiquer et de condamner tous les auteurs coupables de tels crimes.
    Mais, quand même, passer continuellement en boucle sur les différentes chaînes télé et
    par autres médias me paraît abusif. Certes, les faits sont là et ils méritent sanctions, nul ne le conteste... Mais pourquoi tant de haine contre les catholiques ? On peut ajouter dans un autre volet les actes d'antisémitisme dont sont victimes les Israélites et ce n'est pas pire. La France fut, il n'y a pas si longtemps "la fille aînée de l'Eglise", qu'en est-il maintenant ?

  • Anna54

    Au grand dam de tous ces laïcards fanatiques qui aimeraient la voir disparaître pour ainsi avoir devant eux un boulevard pour tous leurs délires sociétaux.
    Simplement, il est urgent qu'elle fasse son aggiornamento, que toutes les victimes, enfants ou femmes en l'occurrence, soient reconnues comme telles, et les coupables écartés et durement sanctionnés.
    L'Église, ce sont des millions de croyants, de laïcs et d'engagés qui sont des gens éminemment respectables et qui font un travail formidable, se substituant souvent aux institutions pour venir en aide aux plus fragiles.
    Alors, au-delà de cette absolue nécessité de rendre justice, il ne faudrait pas que tout cela se transforme en une cabale où chaque chrétien se verrait soupçonné de complicité avec le pire.