La dépression toujours très présente chez les agriculteurs

Publié le par Sylvie Dellus

Près de 15 % des hommes et 20 % des femmes qui travaillent dans le secteur agricole souffrent de dépression. Une étude montre l’écart entre l’effort fourni par ces personnes et le faible niveau de récompense.

Le taux de suicide est plus élevé dans le monde agricole que dans la population générale. Une étude publiée ce mardi 26 février 2019 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire montre que les niveaux de dépression sont tout aussi inquiétants.

L’étude a porté sur plus de 2100 travailleurs agricoles (salariés ou non) ayant exercé une activité en 2010 et affiliés à la Mutualité sociale agricole (MSA). Ces personnes ont été tirées au sort dans cinq départements (Bouches-du-Rhône, Finistère, Pas-de-Calais, Pyrénées-Atlantiques et Saône-et-Loire). Il leur était demandé de répondre à un auto-questionnaire.

Les résultats montrent que 14,7 % des hommes salariés et 21,2 % des femmes présentent des symptômes de dépression. Du côté des non-salariés, la dépression frappe 13,6 % des hommes et plus de 19 % des femmes.

Quel que soit le statut de ces personnes, plus le déséquilibre entre l’effort fourni et la récompense était important, plus le risque de dépression était élevé. 

Dans cette étude, le secteur bovin, qu’il s’agisse de bêtes élevées pour leur lait ou pour leur viande, ne semblait pas plus touché que les autres ; alors qu’entre 2008 et 2010 on avait enregistré un taux de suicide plus élevé que la population générale chez les hommes éleveurs.   

Les futurs développement de cette étude baptisée Coset (Cohortes pour la surveillance épidémiologique en lien avec le travail)-MSA permettront d’en savoir plus. Elle va se poursuivre au niveau national. En juillet 2018, 27 000 personnes ont été incluses et vont répondre au même questionnaire.