Le gaspillage alimentaire d’un côté et la famine de l’autre. Voilà l’un des problèmes principaux de notre monde. Alors qu’une solution ne semblait pas se profiler de si tôt pour le résoudre, la tendance pourrait finalement changer. Deux entrepreneuses néerlandaises projettent de traiter la nourriture usagée pour la transformer en matériau pour l’impression 3D de nouveaux aliments. Une idée que Elzelinde van Doleweerd et Vita Brocken ont présenté dans un article de Digital Trends.

Une nourriture usagée qui récupère sa saveur

Concrètement, les deux chercheuses créent une purée imprimable avec les vieux aliments (pain rassis et fruits et légumes dans leur exemple). Cela représente 75% de la matière imprimable, qui est enrichie par 25% de produits en tout genre (nouveaux aliments, épices, herbes…) pour sublimer les arômes. Par la suite, cette pâte imprimable va redonner un aliment appétissant grâce à plusieurs étapes. Tout d’abord, la purée va prendre une forme attrayante lors de l’impression. Puis, les divers produits obtenus ainsi sont ensuite cuits et déshydratés pour former une structure croquante à longue durée de conservation. Les aliments obtenus sont essentiellement sucrés et salés à l’heure actuelle.

Une bonne idée pour mettre fin à la famine ?

Si l’humanité fait preuve d’un peu de bonne volonté, quand cette technique sera suffisamment développée, on pourrait facilement imaginer des associations appelées les particuliers à rassembler leurs déchets alimentaires dans des entrepôts pour les transformer en purée d’impression. Les grands stocks ainsi obtenus pourraient ensuite servir à produire de grandes quantités de nourriture à envoyer dans les pays souffrant de la famine grâce à leur résistance longue durée à la détérioration.

Pour le moment, cette technique liée à l’impression 3D s’adresse à la restauration

Les deux entrepreneuneuses projettent de proposer leur service de conversion des déchets alimentaires en substance d’alimentation, baptisé « Upprinting Food », à la restauration haut de gamme dans un premier temps. Un choix surprenant car les clients de ce type d’enseigne n’apprécieraient sûrement pas de consommer des produits « recyclés ». Ceci dit, on peut imaginer que le gain en termes de dépenses de nourriture et d’image de commerce éthique pourrait justifier cette prise de risque. C’est la première possibilité qui motive les entrepreneuses néerlandaises.

En effet, elles déclarent « … la production des plats dans les restaurants pourrait se faire avec leurs propres flux alimentaires (…) la première étape de notre travail est de réduire le temps nécessaire à l’impression, afin de réduire le temps nécessaire aux restaurants pour créer suffisamment de produits imprimé en 3D dans leurs projets ». Néanmoins, elles ne comptent pas s’arrêter là. En effet, elles déclarent « À l’avenir, nous voulons aussi nous concentrer sur le commerce de détail et les grossistes, pour avoir un impact plus grand et réduire encore davantage le gaspillage alimentaire ».

Si leur initiative ne s’avère pas fructueuse, il restera tout de même une solution pour mettre un terme au gaspillage. Carrefour, l’un des plus grands groupes de grande distribution, a annoncé il y a peu qu’il investissait dans l’IA pour y mettre fin. Ceci dans le cadre d’un plan investissement de deux milliards d’euros dans les innovations digitales.