Michèle Alliot-Marie, ici le 2 juillet 2016, est désormais candidate à la présidentielle.

Michèle Alliot-Marie, ici le 2 juillet 2016, est désormais candidate à la présidentielle.

IP3 PRESS/MAXPPP

L'eurodéputée Michèle Alliot-Marie a été mise en examen le 21 février pour "prise illégale d'intérêt" dans une enquête portant sur des mouvements de fonds suspects à Saint-Jean-de-Luz (sud-ouest), a annoncé ce mardi le parquet de Nanterre.

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L'enquête avait été ouverte en 2013, à l'époque où l'ex-ministre de droite était adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz, et portait notamment sur des mouvements de fonds suspects dans une association locale chargée de l'organisation d'un festival présidé par le père de Michèle Alliot-Marie, aujourd'hui décédé.

Une subvention en question

La justice reproche à Michèle Alliot-Marie d'avoir participé en tant qu'élue municipale au vote d'une subvention à l'office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz, qui finançait ensuite une association chargée de l'organisation du Festival des jeunes réalisateurs.

Les sommes versées à cette association étaient de l'ordre de 25 000 euros par an, entre 2009 et 2013, date de la disparition du festival. Les avocats de l'ancienne ministre, qui fut en charge des portefeuilles de la Défense, l'Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères de 2002 à 2011, assurent pour leur part qu'elle n'a jamais participé au vote de ces subventions destinées au festival présidé par son père.

"Il n'y a aucun enrichissement personnel"

"Sa non-participation aux votes n'a pas été notée sur les procès-verbaux des conseils municipaux", ont déploré Mes Christophe Ingrain et Rémi Lorrain. "On a versé à la procédure les attestations de cinq personnes affirmant qu'elle n'avait pas pris part aux votes, ont-ils indiqué, on est sur une irrégularité purement formelle, il n'y a aucun enrichissement personnel". Les deux conseils de l'ancienne ministre ont assuré qu'ils allaient contester la mise en examen de leur cliente devant la cour d'appel.

L'enquête remonte à un signalement réalisé par la cellule antiblanchiment d'argent de Bercy, Tracfin, fin 2012. A l'époque, les magistrats s'intéressaient à des mouvements de fond suspects entre l'office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz, bénéficiaire de subventions municipales, et l'hôtel Chantaco, dirigé par Bernard Marie, ancien député-maire de Biarritz. Ce volet de l'enquête a été abandonné, ont indiqué les avocats de Michèle Alliot-Marie.

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